Élisabeth Borne et Renaud Muselier ont signé, ce matin, un protocole d’expérimentation État-Région pour faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur une « région-pilote dans la transition écologique ».
Sécheresse, inondations, incendies, montée des eaux, érosion… et un réchauffement plus rapide que dans le reste de l’Europe. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur concentre les problématiques liées au changement climatique. La question écologique est le sujet central de la convention annuelle des maires du Sud. L’événement réunit ce lundi 14 novembre, au palais du Pharo de Marseille, plus de 1 200 élus des 947 communes du territoire.
Le président de la Région, Renaud Muselier, a souhaité leur proposer « un mode d’emploi […] et plus de lisibilité » pour « décomplexifier » les différentes aides vouées à financer leurs projets de transition écologique. La collectivité ambitionne d’adopter le premier « budget vert d’Europe », et vient de voter pour 2023, un budget « 100 % climat ».
La collectivité servira notamment de guichet aux communes pour les différents financements à leur disposition. Car l’Europe, l’État et la Région ont débloqué « 30 milliards d’euros de 2022 à 2028 pour être la première région neutre en carbone en 2040 », précise Renaud Muselier.
« La transition écologique sera locale ou ne sera pas »
Le gouvernement souhaite faire du territoire une « région-pilote dans le déploiement de la planification écologique en France » dans le cadre du nouveau plan France nation verte. C’est pourquoi, la Première ministre, Élisabeth Borne, a souhaité participer à l’événement pour signer un protocole d’expérimentation avec la collectivité pour structurer la transition dans la région.
« Entre les Alpes et le littoral, la vallée du Rhône et la plaine de la Crau, la diversité de ce territoire en fait un laboratoire idéal de planification écologique », a lancé la cheffe du gouvernement. Elle souhaite mobiliser « dès l’an prochain 2 milliards d’euros pour accompagner les collectivités » dans leurs projets face à l’urgence climatique.
« La transition écologique sera locale ou ne sera pas », a résumé la Première ministre. Elle estime ainsi que « les collectivités ont les compétences essentielles pour mener la transition ». Et donc, que l’État doit les accompagner financièrement, leur laissant la liberté d’agir en fonction des spécificités de chaque territoire.
En bref, « on vient de signer une décentralisation par expérimentation », traduit Renaud Muselier, qui milite depuis longtemps pour une plus grande liberté d’action des collectivités locales.
Un plan d’actions lancé en avril 2023
Cette signature marque le début d’un partenariat pour « apporter des réponses radicales à l’urgence écologique ». Cette démarche aboutira d’ici à avril à un programme commun État-Région.
Il se déclinera autour de huit objectifs. À commencer par la décarbonation de l’industrie. Le gouvernement a ciblé les 50 industriels les plus polluants, et débloqué 5 milliards d’euros pour réduire leurs rejets. Or, localement, la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer représente à elle seule « 20 % des émissions industrielles nationales », rappelle la Région Sud. Ce nouveau programme prévoit de diviser par deux ces émissions d’ici à 10 ans.
Ce contrat d’expérimentation vise également à intensifier la production d’énergies renouvelables sur un territoire qui ne manque pas d’atouts pour cela. Mais aussi à atteindre la sobriété foncière pour réduire l’artificialisation des sols, en accélérant la rénovation des bâtiments. Viennent ensuite des objectifs concernant les mobilités décarbonées, la préservation des ressources en eau, la protection des forêts, et enfin la réduction de la pollution des activités portuaires.
Un comité de pilotage de cette expérimentation, co-présidé par le préfet et le président de Région, se réunira tous les six mois pour suivre sa mise en œuvre.