La première micro-cidrerie urbaine et artisanale de Marseille a ouvert cet été dans le quartier de la Plaine.
C’est dans le quartier de la Plaine que Lauréline Saintemarie a décidé d’ouvrir sa première micro-cidrerie urbaine 100% artisanale. Installée rue Saint-Pierre, dans les locaux de la Brasserie de la Plaine, Lauréline perpétue les méthodes traditionnelles de fabrication du cidre. Inspirée par son grand-père, la cévenole a choisi le cidre pour se démarquer des autres. « Je n’ai pas un palet à bières, le vin est trop fort pour moi à l’apéritif, et le cidre, ici, il n’y en a pas » s’amuse-t-elle.
Une fermentation rapide
Lauréline a décidé de changer de cursus pour devenir productrice de cidre, après avoir travaillé dans le milieu culturel, dont sept années à la Cité des arts de la rue. De son expérience, elle retient une prise de conscience, « j’ai fait le constat que les lieux culturels en général proposent toujours des alcools mauvais à bas prix pour rentabiliser au maximum » souligne l’intéressée.
Mais ces dernières années, les mentalités changent et les modes de consommation emboîtent le pas. « Il y a pas mal d’endroits maintenant où on se dit : aller voir un bon concert, c’est aussi manger et boire de bonnes choses » s’enthousiasme Laureline.
De ses origines cévenoles, elle puise une volonté de travailler avec des produits de qualité. « Ce n’est pas parce que l’on vit en ville, que l’on doit être puni à manger et boire des choses industrielles. Les bons produits ne doivent pas être réservés aux habitants des campagnes ». Pour se donner les moyens de son ambition, Lauréline suit depuis plusieurs mois une formation en Normandie à Saint-Pierre-en-Auge, là où réside le seul établissement français qui délivre la certification de spécialisation cidricole.
Un cidre presque provençal
Avec la cidrerie marseillaise, Lauréline choisit d’allier son cidre avec des pommes provençales afin d’agrandir la palette aromatique des cidres traditionnels. Elle propose trois gammes de bouteilles : le 50/50, le 30/70 composé en majorité de pommes normandes et le 70/30 plus provençal qui vient tout juste de finir sa fermentation.
Si Lauréline mise sur la pomme de Provence pour se démarquer, l’utilisation de la pomme de Normandie reste néanmoins incontournable dans ses compositions, car elle est riche en polyphémol, une molécule naturelle indispensable à la fermentation. « Les pommes cidricoles de Normandie sont indispensables, mais les pommes de Provence sont plus riches en sucre et plus acidulées, elles apportent un côté vif ! » précise Laureline.
Un goût de « Tarte-tatin », de « limonade caramélisée », selon les clients venus déguster les nouvelles cuvées de Lauréline à la boutique de la brasserie de la Plaine. Gardant le goût originel du cidre, la variation des moûts de pommes de Provence et de Normandie font le bonheur des papilles des Marseillais qui l’apparentent « à un vin effervescent ».
La cidrerie marseillaise possède maintenant 15 points de vente à Marseille, principalement des épiceries. La bouteille de 33 cl est vendue à 4,5€ et la bouteille de 75cl à 9€. Lauréline encore en formation, rêverait de voir son cidre présent dans les bars et disponible à la pression comme en région normande ou chez nos voisins britanniques.