Alors que l’État vient d’acter 200 millions d’euros d’aides pour développer les transports des quartiers Nord, les élus ont visité ce matin les chantiers en cours. Et débattu des projets à venir, comme les tracés alternatifs du tramway vers la Castellane.
La semaine dernière, le groupement d’intérêt public (GIP) dédié aux transports du plan national « Marseille en grand » actait plus de 200 millions d’euros d’aide de l’État pour 5 projets de transports dans les quartiers Nord. Soit 80 % du total de ses subventions directes. De quoi espérer une accélération du développement de la mobilité pour ce territoire.
Ce jeudi 6 octobre, les élus locaux se sont offerts une grande balade pour visiter les chantiers en cours, et apprécier les tracés de ceux à venir. À commencer par les travaux déjà engagés pour la phase 1 du prolongement du tramway T3 vers le nord, entre Arenc et Gèze, dont la mise en service est prévue en 2025.
Le chantier bat son plein sous le viaduc d’Arenc. Les nouvelles rames doivent y passer avant de remonter sur Salengro, puis rue de Lyon. « 70 % des réseaux ont déjà été déviés », décrit un technicien du projet. Il assure « disposer de toutes les emprises » pour les démolitions nécessaires à la poursuite des travaux. « Il y en a déjà eu 23 ». Ce secteur doit être terminé « mi-2024 ».
Des questions sur le tracé « alternatif » vers la Castellane
La phase 2 de ce prolongement sera la plus importante percée au Nord. Elle vise à relier Capitaine Gèze à la Castellane en 2029 avec la création de 14 stations.
À la demande de la maire adjointe de Marseille, Samia Ghali, la Métropole étudie un « tracé alternatif » pour une meilleure desserte des bassins de population. Une des deux variantes propose de desservir les quartiers Saint-Henri et Saint-André en passant par le chemin du Littoral.
Les élus ont profité d’une balade en bus pour constater les diverses complexités et opportunités de ce tracé. Des ponts SNCF à renforcer, certaines rues jugées trop étroites… Les études « sont en cours. Nous nous appuierons dessus pour trancher », explique Martine Vassal.
Comment le tram va-t-il monter jusqu’à Saint-Antoine ?
D’autres études seront également scrutées de près. Il s’agit d’une troisième variante, souhaitée par les élus municipaux et approuvée par la Métropole. Elle propose un prolongement du tramway après la Castellane, jusqu’à la gare de Saint-Antoine. Celle-ci fait l’objet d’un chantier pour devenir un pôle d’échanges multi-modal au pied de l’hôpital Nord d’ici 2023.
Ce tronçon supplémentaire pose un problème de taille pour le tramway : le dénivelé que ce type de transport, sur rails, ne supporte pas. « Peut-être faudra-t-il creuser un tunnel », glisse un technicien de la Métropole. Les études le diront. Elles doivent débuter l’année prochaine pour un verdict attendu fin 2024.
Si le tramway finit par joindre Saint-Antoine en 2029, la question d’une extension supplémentaire, jusqu’à l’hôpital Nord, pourrait aussi se poser. Martine Vassal a dernièrement évoqué l’hypothèse d’un téléphérique pour ce tronçon. Mais ce jeudi matin, cette option semblait encore bien loin des actuelles préoccupations.
La Ville s’oppose toujours au tramway du 4 Septembre
Toutes les institutions semblent aujourd’hui marcher dans le même sens pour développer les transports vers le Nord. Il restera à préciser le calendrier et le tracé de l’autre grand projet de tramway du territoire, celui vers la Belle-de-Mai. Un point d’accroche persiste toutefois au sujet du Sud de Marseille. Le projet de tramway dit « des Catalans ». Il doit relier la rue de Rome à la place du 4 Septembre en 2028.
Cher à la Métropole et Martine Vassal, il est toujours perçu comme « inutile, coûteux, et non désiré par les habitants », selon les mots de l’adjointe au maire en charge des transports, Audrey Gatian. La désignation du maître d’œuvre de ce projet est imminente. Mais l’élue affirme que l’équipe municipale continuera de s’y opposer.
Elle précise que le groupement d’intérêt public pour les projets de transports de « Marseille en grand » se réunira avant la fin de l’année. Il sera l’occasion de signer les conventions « projet par projet », actant définitivement l’engagement de l’État dans chacun d’eux. Jouera-t-il le rôle d’arbitre pour ce tramway ?