La nouvelle zone SECA imposera une réduction du soufre dans le carburant des navires en Méditerranée en 2025. Les contrôles devraient débuter à partir du 1er juillet.

La zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules (zone SECA) arrive en Méditerranée. Elle oblige les navires à utiliser un carburant avec une teneur en souffre à moins de 0,1 %. À l’échelle mondiale, la réglementation exige aujourd’hui un maximum de 0,5 %. Toutefois, pour les États membres de l’Union européenne, c’est 0,1 % lorsque le navire est à quai.

En juin 2022, le Comité de protection du milieu marin de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a approuvé la création d’une zone SECA couvrant l’ensemble de la mer Méditerranée au 1er janvier 2025. Cependant, il faut compter « les délais administratifs et la publication des avertissements. Sa mise en œuvre effective devrait débuter le 1er juillet 2025 », nous précise Stéphan Rousseau.

Il est directeur adjoint en charge de la sécurité maritime à la Direction interrégionale de la mer Méditerranée (Dirm Med). L’institution effectue des contrôles des émissions des navires et jouera un rôle de premier plan dans l’application de la future zone Seca. « Nous nous préparons à appliquer les sanctions et les contrôles à partir de l’été 2025 ».

De nombreux États dans la zone SECA

Il existe trois types de zones de contrôle des émissions maritimes dans le monde. Les zone Seca pour les oxydes de soufre (SOx), NECA pour les oxydes d’azote (NOx). Ou zone ECA lorsqu’elles règlementent tous ces types de polluants.

Actuellement, quatre périmètres de ce type sont en vigueur sur la planète. Au Canada, aux États-Unis, en Manche-Mer du Nord et dans la mer Baltique.

Mettre en place une telle zone en Méditerranée est une autre paire de manches. Il a fallu mettre d’accord un grand nombre de nations. 21 États souverains de trois continents (Asie, Afrique et Europe) bordent la Grande bleue. Avec des règlementations et approches concernant la pollution bien différentes.

La surveillance des émissions des navires s’intensifie à Marseille

La question des émissions du secteur maritime a occupé les acteurs environnementaux, politiques et économiques à Marseille cet été 2022 marqué par des pics de pollution. Le maire a lancé une pétition pour interdire les navires les plus polluants. Puis annoncé la participation de la Ville à hauteur de 10 millions d’euros dans le plan Escales zéro fumée, pour accélérer l’électrification des quais permettant aux navires de couper leurs moteurs à l’arrêt.

Les acteurs maritimes et économiques n’ont pas manqué de rappeler « tous les efforts, engagements et investissements déployés par les acteurs portuaires de Marseille en faveur de la protection de l’air et de la mer » : passage au gaz naturel liquéfié, installation de filtres sur les cheminées, électrification du port…

Pour mesurer les effets concrets de ces efforts sur la qualité de l’air à Marseille, l’agence locale dédiée à cette question, Atmosud, lance une grande analyse centrée sur les émissions maritimes. Parallèlement, la Direction interrégionale de la mer Méditerranée (Dirm Med) expérimente depuis la semaine dernière un drone « renifleur » pour contrôler directement les panaches de fumée des navires.

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