Face à la mise en place de la ZFE et l’interdiction des véhicules les plus polluants à Marseille, la Métropole propose des mesures pour inciter à utiliser les transports en commun ou le vélo électrique.
La Zone de faibles émissions mobilité (ZFE-m) interdisant les véhicules les plus polluants dans le centre-ville de Marseille est entrée en vigueur le 1er septembre. Ce mercredi 28 septembre, la Métropole Aix-Marseille-Provence a tenu une une conférence de presse pour présenter différentes aides. Elles visent à encourager les Marseillais à adopter une mobilité moins polluante.
La présidente de l’intercommunalité, Martine Vassal, s’est d’abord voulue rassurante avec les automobilistes qui n’ont pas encore acquis leur vignette. Ou ceux dont les véhicules sont classés Crit’Air 5. Ils sont théoriquement interdits dans le périmètre ZFE-m. Mais « La période pédagogique est rallongée jusqu’à la fin de l’année » annonce-t-elle.
Durant cette période « de sensibilisation », les amendes de 68 à 135 euros ne seront pas appliquées pour les contrevenants.
6 mois offerts pour les transports en commun et le vélo électrique
Afin de « pousser les habitants à se séparer de leurs véhicules polluants », la Régie des transports métropolitains (RTM) mettra en place quatre offres. Elles doivent inciter à basculer vers les transports en commun ou les vélos électriques.
La RTM va ainsi proposer six mois de gratuité pour trois de ses abonnements. D’abord pour le réseau de transports en communs (pass Métropole permanent ou Pass permanent RTM). Ensuite pour la location longue durée de vélo électrique Le Vélo +. Mais aussi pour l’abonnement du futur service Le Vélo 100% électrique (vélos en libre-service) prévu en 2023.
Enfin, la Métropole proposera une aide de 400 euros pour l’achat d’un vélo à assistance électrique. La même prime qu’elle proposait déjà dans le cadre de l’agenda environnemental, porté conjointement avec le Département des Bouches-du-Rhône (que Martine Vassal préside également), jusqu’en février 2022.
Ces aides doivent être votées lors du prochain Conseil métropolitain. Elles ne sont pas cumulables et concernent « deux adultes maximum du foyer fiscal qui travaillent, résident ou étudient dans le périmètre ZFE-m ». Elles sont réservées aux personnes « qui abandonnent un véhicule en le déposant à la casse ou en le revendant ».
Quelles solutions pour les quartiers mal desservis ?
Aujourd’hui, le nombre de véhicules particuliers Crit’Air 5 à Marseille est estimé à 5 007, selon les données du ministère de la Transition écologique. Soit 1,4 % du total. Mais à partir de septembre 2023 et l’interdiction des vignettes Crit’Air 4, 32 534 véhicules particuliers marseillais seront proscrits. Soit près de 9 %.
Les propriétaires concernés sont souvent des ménages modestes, en difficulté pour acquérir une voiture récente, moins polluante, mais plus coûteuse. D’autant qu’à Marseille, les quartiers défavorisés sont pour certains les moins bien desservis par les transports en commun.
« Les extensions de tramway n’atteignent pas encore le nord de la ville, et les bus sont saturés », rappelle l’adjointe municipale déléguée à la mobilité, Audrey Gatian. Sur ce dernier point, la présidente de la RTM, Catherine Pila a annoncé une restructuration complète du réseau de bus d’ici 2025. Soit après l’interdiction des véhicules Crit’Air 4 et 5.
« Ils peuvent mettre 10 millions pour aider à changer de voiture »
L’adjointe au maire de Marseille déplore ainsi que les aides métropolitaines concernent seulement des abonnements aux transports en communs. Elle attend plutôt une prime à l’acquisition de véhicule propre « sur critères sociaux, pour aider en priorité les ménages précaires qui n’ont parfois pas d’autre solution que leur voiture ».
Du côté de la Métropole, en charge de la mobilité, Martine Vassal encourage la Ville à proposer cette aide. « Ils ont mis 10 millions d’euros pour électrifier les quais du port », lance-t-elle en référence à la contribution de la mairie pour réduire les émissions des navires. « Ils peuvent mettre 10 millions pour aider à changer de voiture. C’est ce que j’ai écrit au maire ».
Localement, seul le Département proposait une prime de 5000 euros pour l’acquisition d’un véhicule moins émetteur. L’aide a pris fin début 2022. « Ça a fait un gros boost », insiste la présidente. La collectivité annonce avoir financé l’achat de plus de 13 000 voitures récentes pour un montant de 65 millions d’euros.