Le boulevard urbain sud est un projet d’extension de la L2 vers le sud, entre l’échangeur Florian et la Pointe Rouge, qui doit permettre « de désengorger les quartiers sud et de libérer » les noyaux villageois de la circulation automobile.
Long de 8,5 km, le boulevard urbain sud (BUS) s’étendra de l’échangeur Florian à Saint-Loup, là où s’arrête actuellement la L2 nord, pour rejoindre la Pointe Rouge. Une nouvelle voie qui permettra d’achever l’ensemble du périphérique de contournement de Marseille entre les Arnavaux et la Pointe Rouge. Il va être réalisé en trois phases, dont les travaux de la première ont commencé en 2017, pour une livraison totale prévue en 2022. Son montant global est de 300 millions d’euros.
Le projet du Boulevard Urbain Sud en détails
Au total, trois tranchées couvertes vont être réalisées entre l’échangeur Florian et la rue Verdillon, non loin du lycée Jean Perrin (en orange sur le schéma ci-dessous). Leurs espaces en surface devraient aménagés et requalifiés en parcs urbains et paysagers. Dans ces tranchées, le BUS comprendra deux voies dans les deux sens de circulation.
Pour la suite, entre le lycée Jean Perrin et le Vallon de Toulouse (partie bleu clair sur le schéma), le BUS comprendra deux voies de circulation, une voie dédiée aux transports en commun, une piste cyclable et un trottoir pour les piétons. Et ce, dans les deux sens de circulation.
Le reste du BUS, du Vallon de Toulouse jusqu’à la Pointe Rouge (partie bleu marine sur le schéma), se composera d’une voie de circulation et d’une voie dédiée aux transports en commun dans les deux sens de circulation.
L’ensemble du tracé fera l’objet d’une intégration paysagère avec création d’alignements d’arbres et d’espaces verts. Des arbres et des plantes méditerranéennes orneront ainsi le boulevard pour le rendre plus agréable.
Une première tranche en 2020, la totalité en 2022
Côté calendrier, les travaux du BUS se réaliseront en trois phases :
- 1ère tranche : échangeur Florian jusqu’à Sainte Marguerite. Mise en service prévue début 2020,
- 2e tranche : entre l’avenue De Lattre de Tassigny et le boulevard Jourdan-Barry pour 2020-2021,
- 3e tranche : elle reliera les deux précédentes, entre Sainte-Marguerite et l’avenue De Lattre de Tassigny. L’ouverture complète du BUS est prévue pour 2022.
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Favoriser le désenclavement des quartiers sud
Tout comme la rocade L2 pour les quartiers nord de la ville, ce boulevard permettra aux habitants de rejoindre plus facilement les réseaux autoroutiers. Pour le moment, seules les deux extrémités du BUS ont déjà été mises en service. La première, dans les années 1960, lors de l’ouverture de l’A50 qui rejoint Aubagne, la seconde au début des années 2000 du côté du rond-point de la plage de la Pointe Rouge.
En plus de désenclaver les quartiers sud, « le BUS va aussi permettre de désengorger les noyaux villageois et d’améliorer la qualité de vie des habitants grâce au détournement d’une partie du trafic routier », soulignait Lionel Royer-Perreaut, maire des 9e et 10e arrondissements, lors de l’inauguration d’aménagements en 2016.
Un point de vue que ne partage pas les associations d’habitants du quartier, réunies au sein du collectif « CANBUS » (collectif anti-nuisance BUS). Pour le collectif, le BUS n’atteindra pas son objectif premier qui consiste à fluidifier la circulation. « La majeure partie de la circulation des quartiers sud est en direction du centre-ville. Le BUS proposant une voie transversale, cela aura un impact minime sur la fréquentation des voies existantes. Les axes allant vers le centre resteront donc chargés ». Et d’ajouter : « Le projet du BUS est globalement peu efficace, coûteux et générateur de perturbations importantes ». Parmi elles, la diminution de nombreux espaces verts qui se trouvent actuellement sur le tracé du BUS.
Au détriment d’espaces verts existants ?
Des tronçons du BUS traverseront en effet des parcs et jardins, comme le jardin de la Mathilde et les jardins familiaux Joseph Aiguier. Le collectif avait demandé que ces tronçons soient construits en souterrain afin de préserver les espaces verts qui sont devenus de véritables lieux d’échange et de respiration pour les riverains. Mais la métropole n’envisage pas de construire son boulevard en souterrain sur certaines portions. La concertation menée par la mairie avec les habitants a tout de même abouti au réaménagement de certains jardins partagés le long du boulevard et notamment l’aménagement d’un nouveau parc public de trois hectares un peu plus au sud, appelé parc de la Jarre.
Ce n’est toutefois pas suffisant pour le collectif. « Ce qu’on veut avant tout, c’est l’annulation de la Déclaration d’Utilité Publique de façon totale ou partielle (DUP, publiée en septembre 2016, ndlr) ainsi qu’une étude alternative. Malgré de nombreuses réserves émises par le commissaire enquêteur lors de l’enquête publique, le projet initial est resté le même. Notre objectif est que le projet préserve au maximum les espaces verts et la qualité de vie dans nos quartiers, minimise les externalités négatives comme la pollution ou le bruit et favorise les circulations douces », explique Cédric Jouve, membre de CANBUS.
Le collectif a déposé un premier recours gracieux en octobre 2016, porté par SOS Nature Sud, l’une de ses associations. Il a ensuite déposé un recours pour excès de pouvoir (REP) devant le tribunal administratif, en février 2017. Un recours qui vise à annuler la DUP en se fondant sur la violation de règles de droit. Puis un recours complémentaire en juin 2018. « Le système de suivi en ligne nous indique que notre REP a enfin été transmis il y a quelques mois à la métropole et à la préfecture. Un avocat de la partie adverse aurait commencé à instruire le dossier mais aucun élément ne nous a été communiqué pour le moment. Cela ne devrait pas tarder… Enfin espérons », précise Cédric Jouve. Le collectif va donc continuer ses actions pour informer les habitants de sa position. Cela passe par exemple par l’organisation de manifestations, comme des marches le long du tracé du BUS, ou l’édition d’un journal pour informer le public des nouveautés sur le sujet.
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Par Agathe Perrier
il faudrait imaginer d’autres solutions …pour désengorger le trafic automobiles que de vouloir absolument imposer de nouvelles rocades ou boulevards soit disant conçus pour faciliter les déplacements qui en finalité ne font qu’encourager les citadins à plus de voitures….employons plus de moyens aux déplacements doux ,qu’ils soient pédestres,cyclables ou autres à penser et développer ….beaucoup de personnes devraient se déplacer autrement qu’en automobile quand elles n’en ont l’obligation professionnelle
Vous parlez de déplacements « doux », à pied, en vélo…pour aller au Canada en kayak comme le dit la chanson ?? Vous vous voyez aller à pied sur un Bd. Urbain Sud bordé d’immeubles ou de résidences fermées et barricadées ?? pour aller où? visiter quoi?…ah oui c’est vrai ! il faut marcher, j’avais oublié !
Peut-être qu’avant de construire de nouveaux accès à la plage de la Pointe Rouge, pourrait-on envisager une accélération des travaux permettant la salubrité à la mer en période de canicule ou d’orages (ou les deux). Arriver pour se baigner, par 30° et se retrouver sur le sable brûlant, c’est revisiter Tantale!