Monument emblématique du haut de la Canebière, l’église des Réformés fait l’objet d’un grand programme de rénovation. Quatre tourelles sont en cours de reconstruction dans le cadre de ce chantier qui touche à sa fin.
L’église Saint-Vincent-de-Paul est en train de connaître une nouvelle jeunesse. Plus communément appelé « église des Réformés », l’édifice doit son nom à l’existence de l’ancienne chapelle des Augustins-Réformés, construite en 1611 et détruite en 1868 pour laisser place à l’édifice qui domine aujourd’hui l’artère la plus célèbre de Marseille.
Si cette église néo-gothique est devenue un des monuments emblématiques de la cité phocéenne, elle a progressivement perdu de son éclat au cours du 20e siècle. D’abord en 1930, quand la chute d’un élément de la façade a conduit les autorités à faire retirer tous ses ornements. Et ensuite sous l’effet de la pollution qui a noirci le bâtiment au fil du temps.
Après divers travaux de consolidation entrepris ces dernières décennies, le Département des Bouches-du-Rhône a décidé de consacrer une enveloppe de 18 millions d’euros, avec une contribution de la Ville de Marseille à hauteur de 4 millions, pour la rénovation complète de l’édifice. L’État apporte également « sa pierre à l’édifice » au titre de la préservation des monuments historiques.
Trois phases de travaux
Confiés à un groupement de sept entreprises, les travaux de rénovation de l’église ont débuté en 2019 par la restauration des deux flèches occidentales. Les gargouilles, griffons, crochets et autres sculptures qui les ornaient ont pu retrouver leur place grâce au travail des artisans qui se sont appuyés sur les archives.
Le chantier est ensuite rentré dans une deuxième phase en février 2021 avec le traitement de la nef et des façades latérales, situées entre la façade principale et la croisée du transept.
Depuis janvier 2022, la troisième phase de travaux se concentre sur l’arrière de l’édifice, avec la rénovation du transept et du chœur.
Reconstruction des quatre tourelles intérieures
L’entreprise Tubesca-Comabi, qui travaille sur l’ultime étape du chantier, qui implique la reconstruction de quatre tourelles intérieures, confie que celui-ci présente « de nombreuses contraintes techniques » car le chœur est accolé aux immeubles voisins. Les monteurs ont dû faire passer le matériel par un toit résidentiel.
Il s’agissait de « recouvrir entièrement le bâtiment d’un échafaudage capable d’assurer l’approvisionnement du matériel à chaque étape et la circulation des différents corps de métier ». C’est à 44 mètres de hauteur désormais que les artisans s’activent pour rendre son lustre au choeur de l’édifice et reconstruire les tourelles derrière le transept.
Un chantier hors norme et ultra sécurisé. Tubesca-Comabi indique qu’il est « le premier en France à être équipé d’un système de caméra thermique installé dans les combles pour prévenir d’éventuels incendies ». Lex travaux devraient s’achever aux alentours de mars 2023. Trois années d’ouvrage auront été nécessaires pour faire renaître cet édifice qui devrait finir par reconquérir le coeur des Marseillais.