L’organisme local de surveillance de la qualité de l’air, Atmosud, va lancer un travail pour étudier plus finement la réduction des émissions polluantes du secteur maritime.
Alors que Marseille subit un épisode d’alerte à la pollution de l’air lié au pic de chaleur, la question de la pollution maritime est relancée avec la pétition de la Ville pour accélérer la transition de ce secteur. C’est dans ce contexte que Dominique Robin, directeur d’Atmosud, organisme local de surveillance de l’air, a fait un point jeudi 21 juillet pour décrypter plusieurs sujets liés à la crise actuelle de la qualité de l’air.
Au détour de cette conférence, il annonce la mise en place « d’un travail pour produire des données plus fines sur les actions du secteur maritime pour réduire ses émissions ». Sans entrer dans le détail, « nous ferons des annonces à la rentrée », dit-il, précisant que ce chantier se fait avec le concours des partenaires du secteur, dont « l’Union Maritime et Fluviale de Marseille Fos, le Grand port maritime de Marseille (Gpmm), les armateurs, etc ».
« La question des navires est sur la table », et ce travail doit affiner les données scientifiques sur le sujet. L’impact du secteur sur la qualité de l’air dans la métropole « n’est pas complètement négligeable », rappelle Dominique Robin. Selon lui « les émissions d’azote des navires sont équivalentes à celles des voitures », par exemple.
« Il faut saluer quand même le monde maritime »
« Il faut saluer quand même le monde maritime », poursuit le directeur d’Atmosud, rappelant les différentes mesures mises en place ces dernières années. Comme le branchement électrique des navires à quai [photo de Une] en progression depuis 2017, pour lequel il note « une évolution favorable » pour la qualité de l’air.
« C’est vrai qu’ils partent tard », en comparaison des secteurs de l’industrie ou de l’automobile, soumis à des réglementations depuis déjà des décennies. L’organisation maritime internationale (OMI) impose seulement depuis 2020 une teneur en souffre à 0,5 % pour le fuel des bateaux. Elle ne vise que 2025 pour la création d’une zone ECA (de l’anglais « emission control area ») en Méditerranée, qui impose une règlementation encore plus stricte.
Le directeur d’Atmosud relève donc que les acteurs anticipent la règlementation en verdissant peu à peu leur flotte, et en prenant des mesures pour réduire l’impact des navires dans le port. Il espère, tout comme le maire de Marseille, que la transition du secteur maritime accélère.