La région Provence-Alpes-Côte d’Azur regorge d’espaces naturels remarquables mais certains sites, victimes de leur succès, sont aujourd’hui fragilisés. Le Comité Régional de Tourisme (CRT) a décidé de s’emparer de cette problématique et développe une approche plus responsable, en invitant notamment à découvrir des sites moins connus.
Avec ses quatre parcs nationaux, ses neuf parcs régionaux et ses nombreuses réserves, les espaces naturels représentent 60 % du territoire de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Malgré cette géographie exceptionnelle, certains sites connaissent des pics de fréquentation réguliers qui menacent la biodiversité.
Afin de réduire cette pression, tout en conservant des retombées économiques pour le territoire, le Comité Régional de Tourisme promeut un tourisme plus durable et responsable pour optimiser la répartition des flux de visiteurs dans ces espaces particulièrement sensibles. Ils représentent aujourd’hui un « véritable laboratoire » de l’éco-tourisme que la Région souhaite développer dans le cadre de son Plan Climat.
Partir explorer des sites moins connus
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur accueille chaque année des millions de touristes mais ce sont quelques sites emblématiques comme les Calanques, les gorges du Verdon, le Colorado provençal ou encore l’île de Porquerolles qui attirent le plus l’attention médiatique. Il existe pourtant d’autres sites sublimes et dépaysants qui méritent également le détour.
Le Comité Régional de Tourisme souhaite donc, en lien avec les gestionnaires de ces espaces naturels, répartir plus équitablement les flux pour réduire la pression sur ces milieux sensibles. Situés parfois à seulement quelques kilomètres des lieux les plus connus, de nombreux sites offrent une expérience plus sereine. Les touristes sont encouragés à privilégier ces territoires en pleine saison estivale et à venir découvrir les lieux plus fréquentés hors saison, avec un argument qui ne devrait pas laisser indifférent : « Les photos n’en seront que plus belles ! ».
Dans l’arrière-pays varois, le Parc naturel régional de la Sainte-Baume fait lui aussi partie des destinations les plus prisées. Beaucoup de visiteurs s’y pressent au même moment pour découvrir les gorges du Caramy, la grotte Sainte-Marie-Madeleine ou bien la forêt domaniale. Il existe pourtant d’autres sites, moins connus, comme les Aiguilles de Valbelle ou le sentier de la glacière, qui valent le détour.
Le site cheminsdesparcs.fr permet justement d’aiguiller locaux et touristes vers de nouvelles randonnées. Une carte élaborée par le CRT et le réseau des Parcs naturels régionaux permet par ailleurs de repérer des « idées de spots » pour découvrir le territoire autrement.
Les bons gestes à adopter pour préserver la nature
Pour que les espaces naturels de la région restent riches de toute leur biodiversité pour les générations à venir, il est essentiel que les visiteurs respectent la faune et la flore lors de leurs excursions. Le Comité Régional de Tourisme invite donc les promeneurs à rester sur les sentiers balisés, à ne pas cueillir les fleurs et les plantes trouvés en chemin et à ne pas faire de bruit afin de préserver la tranquillité des animaux.
Un tourisme durable passe aussi par « des relations apaisées entre les visiteurs et les locaux ». L’occasion de rappeler qu’il est interdit de s’engager sur une propriété privée sans y avoir été autorisé. Pour déguster les fruits de la région, pas besoin d’aller les cueillir soi-même sur les arbres : les marchés régionaux regorgent de produits savoureux à découvrir. Il est également vivement recommandé de tenir son chien en laisse pour garantir la quiétude des troupeaux et respecter le travail des bergers.
La réduction de la pollution plastique en Méditerranée est un autre défi majeur à relever afin de sauvegarder la faune et la flore marine. Les parcs nationaux de Port-Cros et des Calanques mettent déjà en place des solutions concrètes afin d’engager les visiteurs dans une démarche « zéro plastique » : gourdes 100 % biodégradables, emballages alimentaires réutilisables, sacs à déchets fabriqués à partir de filets de pêche…
Des innovations au service de l’écotourisme
Des initiatives sont progressivement mises en place pour accompagner cette transition vers un tourisme plus responsable. Fin 2019, une collaboration inédite a par exemple été nouée avec Waze, le leader mondial de la navigation GPS. Ce partenariat a permis de réaliser « une expérimentation de redirection des flux touristiques » dans certains espaces naturels protégés, en suggérant des sites alternatifs en cas de forte fréquentation ou en canalisant le stationnement sur des sites équipés pour recevoir les nombreux véhicules.
Le Mont Ventoux mise lui aussi sur le numérique en testant l’application « Affluences » dans le cadre d’un challenge sur les flux touristiques lancé par la Région Sud. Elle doit permettre de limiter la saturation du site en période de forte fréquentation, en anticipant le taux d’occupation des parkings au sommet et en communiquant sur celui-ci en temps réel. Ce dispositif est par ailleurs déjà fonctionnel au Colorado provençal de Rustrel.
Le Parc national des Calanques est allé encore plus loin cet été pour protéger la calanque de Sugiton en mettant en place un système de réservation en ligne. Les randonneurs sont invités à obtenir leur « permis de visite » 72 à 48 heures avant leur arrivée. Des contrôles physiques sont effectués sur place pour vérifier le respect de ce nouveau règlement qui vise à limiter la fréquentation de la calanque à 400 visiteurs par jour. Cette expérimentation pourrait être pérennisée chaque année pendant le pic estival.
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