L’AP-HM vient de se doter d’un scanner qui permet de mieux détecter les mélanomes. L’appareil unique en France est installé à l’hôpital de la Conception à Marseille.
Le patient se place dans le scanner cutané Vecta 3D. Un flash se déclenche. « Ce n’est pas une seule photographie qui a été prise, mais 92 », détaille Jilliana Monnier, chef clinique à l’hôpital de la Timone.
Sur le côté gauche de l’écran d’ordinateur, connecté au scanner, s’affiche un avatar en 3D du patient. Sur le côté droit, les grains de beauté sont rassemblés en une seule vue. Il suffit de cliquer sur l’un d’entre eux pour savoir où il est placé, le logiciel le localise sur le corps du patient.
« L’intelligence artificielle détecte toutes les lésions cutanées de l’individu. Elle calcule automatiquement les paramètres, comme la longueur, le contraste, si elle est régulière ou irrégulière », expose la spécialiste. Une des autres nouveautés du Vectra 3D, se trouve dans le fait, que l’analyse est réalisée entre les affectations de peau d’un même individu.
Entraîner l’intelligence artificielle à reconnaître les mélanomes
En revanche, l’intelligence artificielle n’est pas à même de dire si le grain de beauté est cancéreux. C’est le médecin, qui en se basant sur son expérience personnelle, va le signaler à la machine. « Petit à petit, on va entraîner l’intelligence artificielle à les reconnaître », assure la docteure.
À long terme, l’équipe paramédicale qui mène ce projet aimerait créer une grande base de données, intégrée à des cabines automatisées, qui pourrait détecter les mélanomes cancéreux de manière autonome.
Plus de personnes pourront être dépistées
« Le but est d’optimiser le parcours de soin des patients. Plus de personnes pourront être dépistées et orientées vers un dermatologue », insiste Jilliana Monnier. L’incidence du mélanome est en augmentation en France. Elle est estimée à 13 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants, plus que celles des autres cancers.
Ce scanner, produit par une entreprise américaine, est le premier en France. Il a coûté 300 000 euros et a été financé avec le soutien du groupe Pierre Fabre, du Cancéropôle PACA, société française de dermatologie et de l’AP-HM.