Le projet lauréat de la 12e édition du Business Game, organisé par le Club de l’immobilier, imagine un quartier de Noailles bordé de verdure au sein duquel la nature s’allierait avec la ville.
Dans le cadre de leur cursus, huit équipes d’étudiants en immobilier étaient invités à « imaginer la ville autrement », en inventant la rénovation d’un îlot du centre-ville de Marseille. Organisé par le Club de l’immobilier, le Business Game invite chaque année les futurs professionnels à créer un projet, aussi fou soit-il, afin de les aider à s’insérer dans le monde du travail.
Parmi les projets présentés lors de cette 12e édition du concours, c’est « Renaissance », un projet symbolisant le renouveau du quartier de Noailles, qui a été sélectionné par le jury. Durant quatre mois, avec l’aide de trois « coachs », l’équipe de huit étudiants de Master en aménagement et promotion immobilière de l’École supérieure des professions immobilières (ESPI) ont pu laisser libre cours à leur imagination.
« Un équilibre entre la ville et la nature »
Dôme à papillons, crèche écologique, laboratoire de recherche sur la biodiversité… dans le cadre de cette mise en situation, les étudiants étaient autorisés à rêver et à dépasser les contraintes de la réalité. Leur vision : « créer un vrai équilibre entre la ville et la nature », comme le relève Grégory Daude, l’un des porteurs du projet, tout en sauvegardant l’histoire artisanale et culturelle du quartier et sa mixité sociale.
Dans ce périmètre de 13 000 m2 au cœur de Noailles, encadré par la rue Moustier, la rue Vacon, la rue d’Aubagne et la rue de la Palud, Renaissance propose un aménagement en 4 macros-lots, dans un ensemble urbain apaisé et verdoyant : une « Grainerie » qui contiendrait des commerces en pied d’immeuble, des ateliers partagés et une école ; la « Porterie », quant à elle, abriterait une recyclerie, une crèche écologique, des logements sociaux et en accession, et un potager partagé sur le toit.
Mais aussi deux tours : la « Cité de la vie », une tour de 63 mètres de hauteur, accueillerait un dôme à papillons ouvert au public, un centre de recherche sur la biodiversité, du logement en « co-living » intergénérationnel et un toit aménagé. La gigantesque « Tour Mistral » de 148 mètres de hauteur hébergerait le théâtre Mazenod, une galerie commerciale, une résidence sénior et une offre mixte de logements. Utopique bien sûr !
Penser la ville de demain avec créativité
Ce projet purement pédagogique, à la fois « impertinent et pertinent » comme l’a qualifié l’étudiant Jean-Baptiste Hippolyte, n’a pas vocation à se concrétiser, mais sert à laisser s’exprimer la créativité des participants, tout en répondant à un cahier des charges ambitieux. « Le but du « Business Game », c’est de proposer des choses qu’on ne pourrait pas faire dans des projets immobiliers classiques », précise Jérôme Dentz, coprésident du Club Immobilier de Marseille.
Néanmoins, quelques éléments pourraient servir d’exemple pour construire la ville de demain. L’un des critères du jury était l’utilisation intelligente de l’énergie : les étudiants ont donc intégré à leurs plans des solutions innovantes, privilégiant les systèmes de ventilation naturelle comme les « badguirs », tours à vent traditionnelles du désert iranien qui permettent de rafraîchir sans consommer d’énergie.
Le projet privilégie également la construction verticale afin d’éviter l’artificialisation supplémentaire des sols, conservant 8 000 m2 d’espaces verts, et encourage la mobilité douce.
Un projet « innovant et audacieux »
Le projet Renaissance a été qualifié d’« innovant et audacieux » par un jury de professionnels de l’immobilier présidé par Mathilde Chaboche, adjointe au maire chargée de l’urbanisme. Celui-ci rappelait les enjeux de ce foncier dont la proximité immédiate avec la rue d’Aubagne obligeait l’ensemble des parties prenantes à « rénover sans exclure » et a souligné que « l’inventivité de ce projet, sorte de paradis, permettait de passer du deuil à l’espoir ».
Enfin, le jury a relevé « la très bonne prise en compte de la mixité d’usages et sociale dans le projet, la diversité des fonctions urbaines qu’il propose avec une utilisation pertinente de la densité ». « Je suis impatient que ces jeunes soient aux commandes pour faire changer les choses et pour bousculer ce qui sort dans la production immobilière, qui est souvent consensuel, observe Jérôme Dentz. On sait bien que si l’on mettait ce projet sur le marché, tout le monde ne serait pas d’accord. Mais il y a de l’audace, et elle a été largement mise en avant », félicite-t-il.
Les lauréats ont remporté un chèque de 3000 € à se partager entre eux.
Photo de Une : © CIMP / Projet Renaissance, lauréat du Business Game 2022 / projet d’étude non contractuel.