Du 17 juin au 2 juillet 2022, la Pride fait son retour à Marseille. Cet événement revendicatif pour la défense des droits LGBTQIA+ fait peau neuve. Animations sur deux semaines, festival et marche des fiertés… tout a été repensé.
La Pride fait son grand retour dans les rues de Marseille. L’événement LGBTQIA+ (Lesbiennes, gays, bi, trans, queer, intersexe, asexuel) pour la défense des droits et se réinvente. Pour cette édition 2022, la Pride propose de nombreuses nouveautés : des animations sur deux semaines avec la Pride 2 weeks, un festival sur deux jours et un parcours inédit pour la marche des fiertés annuelle. Le résultat de dix mois de travail intensif avec une large équipe de bénévoles.
« Droit dans les yeux » est le mot d’ordre de cette année. Pour le président de l’événement, Stéphane Bernard, c’était une évidence. « Que ce soit face à nos agresseurs, face aux institutions et aux politiques. On ne veut plus baisser la tête. On veut être fiers de ce que l’on est, en les regardant droit dans les yeux ». Cette année, six visages sont mis à l’honneur. Ils « nous représentent, ce sont des vrais gens de la vraie vie. On a voulu humaniser notre mot d’ordre », explique-t-il.
La Pride s’étend sur deux semaines
Une des grandes nouveautés de cette édition 2022 est la Pride 2 weeks. Pendant deux semaines, du 17 juin au 2 juillet, le grand public pourra profiter de plus de 50 événements revendicatifs, culturels et festifs dans la ville.
L’objectif est de permettre à toutes les associations locales de proposer une activité afin d’être plus visibles. « Il y aura à la fois des animations avec des ateliers d’écriture, des ateliers sportifs, des spectacles, du cinéma, des concerts, des expositions, des conférences, notamment sur l’homoparentalité et la transparentalité », se réjouit Stéphane Bernard.
Le Longchamp Pride Live Festival sur deux jours
Cette année, le Longchamp Pride Live Festival se tiendra sur deux jours. La soirée du vendredi 1er juillet est payante, celle du lendemain est gratuite. Mais comme l’explique le président de l’événement, les bénéfices de ce festival permettront la création d’un fonds de soutien. « Les bénéfices vont être en partie reversés à des associations et projets locaux », précise-t-il.
Autre point fort selon lui, c’est « la programmation à 90 % féminine » du festival, « ce qui est très rare, on veut donner une visibilité aux djettes qui mixent, car c’est un milieu très sexiste ».
Le parc Longchamp se divisera en deux scènes, celle des jardins, avec les piliers de la scène électronique queer, et celle des fontaines avec une programmation 100 % locale de jeunes espoirs. Parmi les artistes présents, les Marseillais et Marseillaises pourront retrouver Abstraxion B2B TTristana, RAG , Maud Geffray ou encore Jennifer Cardini, sans oublier Barbara Butch, et bien d’autres.
La marche des fiertés change d’itinéraire
Un parcours inédit a été imaginé pour la marché des fiertés, afin de rendre l’événement plus visible. « On part de la porte d’Aix à 15h, ensuite on passe par le boulevard des Dames, la rue de la République, Colbert, Belsunce », détaille Stéphane Bernard. Selon le président, il est essentiel de se rendre dans des quartiers où la marche n’allait pas avant.
« On passera également par la Canebière où il y aura une minute de silence. Moment très important pour nous car c’est un acte militant. Cette minute de silence est pour tous les morts de la communauté, morts pour nos droits. Enfin, on finira devant l’Hotel de Ville », poursuit-il.
Un moment festif mais revendicatif avant tout
Stéphane Bernard précise : « les gens ont toujours tendance à croire que La Pride est uniquement festive, sauf que c’est faux ». Les premières Pride se sont tenues aux États-Unis suite aux émeutes de Stonewall à l’été 1969. Tout est parti de cet événement, pendant lequel la communauté queer de l’époque s’est rassemblée autour de revendications communes. 53 ans plus tard, un tel événement est toujours nécessaire selon son président car « les droits ne sont jamais acquis pour toujours », comme il aime à le rappeler.
« Il faut savoir que, spécifiquement à Marseille, nous avons 101 revendications. Des revendications écrites à plusieurs mains en collaboration avec les différentes associations locales LGBTQIA+ », détaille-t-il. Parmi elles, le changement d’état civil complet, immédiat, libre et gratuit sur simple déclaration en mairie, ou encore des prises de position claires des élus du territoire contre toutes formes de LGBTQIphobies. La liste des revendications est à retrouver sur le site officiel de la Pride.
Les institutions locales soutiennent l’événement
Que ce soit la Région, le Département ou encore la Ville, toutes les institutions locales soutiennent la Pride. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur tiendra un stand au Palais Longchamp, où se trouvera le village associatif de l’événement. «Notre devoir est de nous élever contre toute forme de discrimination, relevant du genre ou de l’orientation sexuelle. La Pride Marseille est donc une formidable opportunité de célébrer toutes nos diversités », explique Renaud Muselier, Président de la Région PACA.
« On est toujours à fond », évoque Théo Challande-Névoret, adjoint au maire en charge de la lutte contre les discriminations. « À la Ville, ça nous intéresse car c’est un événement qui fédère les Marseillais et les Marseillaises de partout, de tous les côtés, mais aussi les associations », poursuit-il. La mairie apporte un soutien financier, logistique et sécuritaire.