La rénovation complète de la digue Est du Frioul, sur l’île Ratonneau, doit débuter fin 2023 sous la houlette de la Métropole Aix-Marseille-Provence. La Ville prévoit aussi de requalifier et renaturer 8 hectares du même secteur.
Le conseil métropolitain d’Aix-Marseille-Provence vient d’approuver le bilan de la concertation préalable au projet de rénovation de la digue Est du Frioul. Ce grand chantier va donc pouvoir débuter « d’ici moins d’un an », précise Didier Réault, vice-président métropolitain délégué au littoral.
Enrochement, consolidation, rénovation des quais et du cheminement piéton… L’édifice de 320 mètres subira une rénovation lourde pour environ 32 millions d’euros. Ce vaste chantier doit aboutir en 2025.
L’ouvrage situé sur l’île Ratonneau date des années 1840. L’archipel servait alors de quarantaine aux navires et équipages à destination de Marseille. La digue marque l’entrée du port de l’archipel et le protège de la houle venant de l’Est.
Mais elle « présente aujourd’hui un état de dégradation important se traduisant notamment par des affaissements. Il est donc nécessaire d’entreprendre des travaux de confortement », indique un document préparatoire de la Métropole.
Coup de neuf pour un ouvrage vieillissant
La Métropole indique que certains dégâts sont dus au temps. D’autres sont des vestiges de « la guerre » : des bombardements alliés à la libération de Marseille en août 1944, occupée à l’époque par les Allemands.
L’intercommunalité, propriétaire de la digue, a réalisé des études « permettant de conjuguer respect de l’environnement et sécurisation du bassin contre les houles ». Elles ont abouti à une solution technique « permettant la substitution de la carapace actuelle par des enrochements naturels ».
La rénovation s’ancrera dans la digue actuelle. Elle doit concerner principalement la « carapace » (les rochers), le renforcement de la « butée de pied » (fondation profonde) et les ouvrages du port intérieur, tels que le quai détérioré et le cheminement piéton.
Un chantier en zone naturelle sensible
Intégré au Parc national des Calanques, réseau Natura 2000, l’archipel du Frioul dispose de caractéristiques écologiques remarquables et protégées. Cette considération a « été prise en compte dans les études menées en collaboration étroite avec les différents acteurs et dans toutes les dimensions du projet », assure la Métropole.
Ainsi, les aménagements maritimes doivent intégrer les préconisations des acteurs environnementaux concernés, dont la « mise en œuvre de patchs sur l’ouvrage après travaux ». Il s’agit d’aménagements artificiels pour favoriser la colonisation de la faune et de la flore tels que des nurseries et des modules 3D sous-marins.
L’institution fait aussi valoir une « éco-conception » dans la méthodologie employée pour la rénovation de la digue. Comme « des solutions de réemploi des matériaux issus de l’ancien noyau » afin de limiter au maximum les déchets de l’opération.
Concernant les herbiers de posidonie, dont la protection est devenue un enjeu majeur de la santé écologique du littoral méditerranéen, la Métropole indique que « les scénarios étudiés ne présentent pas d’impact sur l’herbier présent dans et autour du port ».
À suivre : la requalification et la renaturation de 8 hectares au Frioul
Ce chantier précède une opération d’une autre ampleur dans le même secteur que la digue Est. La Ville de Marseille va requalifier, renaturer et sécuriser un espace à l’abandon d’environ 8 hectares, compris entre le débarcadère des navettes sur le port, jusqu’en haut des escaliers menant à la Villa marine.
Le projet acté sous l’ancienne municipalité, pour un coût estimé à 7 millions d’euros, devait débuter en 2022. Les travaux devraient finalement intervenir en 2024 pour une livraison aux alentours de 2026, comme nous le précisait l’adjoint au littoral, Hervé Menchon.