La Coupe du monde de rugby débarque en France à l’automne 2023. Avec 10 des 48 matchs de la compétition prévus à Marseille et Nice, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’attend déjà à des retombées économiques très importantes pour le territoire.
L’équipe de France, l’Angleterre, l’Afrique du Sud, l’Écosse, la Pays de Galles, le Japon, l’Italie et l’Argentine… Les plus grandes nations du rugby vont s’affronter sur la pelouse du stade Orange Vélodrome à Marseille et de l’Allianz Riviera de Nice. Du 8 septembre au 28 octobre 2023, la France accueille la Coupe du monde de rugby, le 3e plus grand événement sportif mondial.
Et les professionnels du tourisme de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur comptent bien tirer leur épingle du jeu. En effet, notre territoire aura la chance d’accueillir 10 des 48 matchs de la compétition. « Six matchs à Marseille, dont deux quarts de finale, et quatre à Nice » rappelle François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme, qui avait réuni l’ensemble des acteurs du tourisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur au Sofitel ce mardi 3 mai.
30 millions d’euros de retombées par match
Avec 30 millions d’euros de retombée économique par match, la coupe du monde de rugby s’annonce prometteuse pour les professionnels du tourisme.
En 2007 déjà, Marseille avait obtenu 6 matchs de Coupe du monde et accueilli plus de 400 000 supporters. Les retombées avaient été évaluées à 150 millions d’euros. Mais selon Maxime Tissot, directeur de l’Office de tourisme de Marseille, en 2023, les retombées devraient être encore plus importantes. « Un match de Coupe du monde de rugby, c’est 30 millions d’euros de retombées économiques pour la destination qui le reçoit » nous précise-t-il. Marseille, qui accueille encore 6 matchs au Vélodrome, mise donc sur un minimum de 180 millions d’euros.
« Cet événement fait travailler les commerçants. 25 000 personnes travaillent dans le tourisme à Marseille, rappelle Maxime Tissot. Et au-delà de ces retombées directes, c’est très bon pour le rayonnement de Marseille et de la Provence ».
Autour de Marseille, Toulon et Nice, « la région avance comme un pack soudé »
Ces retombées ne se limiteront pas aux seules villes hôtes de Marseille et Nice, comme le précise François de Canson. « La région est un collectif qui avance comme un pack soudé » et tous les territoires bénéficieront de l’effet coupe du monde.
À commencer par Toulon, ville de rugby, qui peut miser sur la carte « stade Mayol » et l’histoire de son club pour attirer les amateurs de ballon ovale pendant toute la compétition. Toulon a d’ailleurs très récemment été choisie par la sélection d’Afrique du Sud, championne du monde en titre, pour y installer son camp de base. Les Springboks y resteront au moins quatre semaines.
De son côté, Nice sera la ville hôte du XV écossais et Avignon accueillera le camp de base de l’équipe d’Uruguay. Et Aix-en-Provence est en passe de décrocher le camp de base de l’équipe de France. L’information devrait être officialisée prochainement.
Marseille, quant à elle, n’a pas été choisie comme camp de base par une sélection nationale. « On comptait beaucoup sur l’Afrique du Sud, mais c’est Toulon qui a été choisie. Ils ont des arguments que nous n’avons peut-être pas, nous explique Maxime Tissot. Nous avons ici de grosses capacités d’accueil, les hôtels sont pris d’assaut par les tours opérateurs, donc en terme de retombées nous n’avons pas à nous plaindre. C’est plus pour le prestige d’avoir une équipe… Mais nous irons les voir à Toulon ! ».
Car le mot d’ordre des professionnels du tourisme réunis au Sofitel ce mardi 3 mai, c’est le « jeu collectif ». Une dynamique soutenue aussi par les représentants des offices de tourisme d’Aix-en-Provence et du Luberon, présents pour faire valoir leurs atouts autour d’une stratégie commune qui se définit sur 4 axes majeurs.
Une stratégie en 4 axes pour tirer profit de l’événement
En premier lieu, mutualiser les ressources de tous les territoires pour aller plus loin ensemble, avec un plan de communication de 500 000 euros. Ensuite, aller à la rencontre des tours opérateurs dans des pays ciblés comme l’Afrique du Sud, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’objectif étant de les convaincre d’installer le camp de base de leurs supporters dans notre région. « Je vous rappelle qu’on estime à 450 000 le nombre de visiteurs étrangers qui viendront en France à l’occasion de cette Coupe du monde de rugby en septembre et octobre 2023… L’enjeu est majeur ! » insiste François de Canson.
Troisième axe de cette stratégie : faire en sorte d’allonger les périodes de séjour sur le territoire, et permettre que les accès et la circulation soient facilités entre les différentes villes. Une offre de « City pass rugby » et de billet TER open entre Marseille, Toulon et Nice est d’ailleurs à l’étude.
Enfin, les professionnels du tourisme comptent bien tirer parti de l’exposition médiatique mondiale de la destination Provence-Alpes-Côte d’Azur pour susciter des visites futures, bien au-delà de la compétition.
Si cette coupe du monde est déjà dans toutes les têtes, elle ne démarre que dans 16 mois. Et le territoire est pleinement mobilisé. « Nous avons accueilli le stage du XV de France à Aubagne en février dernier. Nous recevrons les finales de Coupe d’Europe au stade Orange Vélodrome fin mai et les demi-finales de Top 14 à Nice en juin. On se rode » souligne-t-il. La Région Sud sera également le partenaire principal de la Rugby Africa Cup 2022, tournoi qualificatif pour la Coupe du monde 2023. Le vainqueur jouera dans la poule de la France et de la Nouvelle-Zélande.