Le réaménagement du quartier de Castellane accélère avec la requalification des premières rues qui débute. Face à un chantier qui doit durer 3 ans, les différents acteurs tentent d’accorder leurs violons.
Le quartier de Castellane se prépare à un changement de grande ampleur à travers l’extension du tramway attendu à la Gaye d’ici trois ans. Ce prolongement va entraîner dans son sillon la transformation du rond-point en place piétonne ainsi que la reconfiguration des rues adjacentes. Nous vous dévoilions les images du projet en vidéo il y a quelques mois.
Les travaux préparatoires ont débuté au mois de janvier, avec la mise en place d’un nouveau plan de circulation qui a bousculé les habitudes des automobilistes mais aussi des commerçants, impactés par les nouveaux cheminements piétons.
Requalification des abords de la place Castellane
À compter de ce printemps, ce sont les travaux d’aménagement de surface qui sont annoncés. La phase 1 concerne la requalification des rues qui croisent l’avenue Jules Cantini, de la place Castellane jusqu’au parc du 26e Centenaire, lui aussi partiellement en chantier avec la création de la nouvelle bretelle Schloesing.
La rue du Rouet, la rue du Docteur Albert Schweitzer et l’avenue de Delphes seront les premiers axes à être requalifiés, avec une livraison qui devrait intervenir entre juin et juillet de cette année.
La Métropole précise que « la circulation sera maintenue pendant la durée des travaux, excepté sur la rue du Rouet entre l’avenue de Toulon et l’avenue Jules Cantini où la circulation sera déviée ».
Harmonisation des terrasses
Alors que les travaux s’intensifient et pourraient s’étaler jusqu’en 2025, l’inquiétude des commerçants impactés par le chantier grandit depuis quelques semaines. La mairie des 6/8 avait donc organisé le 14 avril une visite de terrain en présence notamment de Pierre Benarroche, le maire de secteur, et Anne Meilhac, adjointe de secteur à la transformation de l’espace public.
Ils ont retrouvé sur place Patricia Pede, présidente de l’association des commerçants Prado-Castellane, qui était accompagnée d’une vingtaine de confrères. Au centre de leurs préoccupations : l’avenir des terrasses extérieures. « On ne sait pas quand elles vont être détruites et on ne sait pas si on pourra les reconstruire », s’inquiète un restaurateur dont le chiffre d’affaire repose sur la possibilité d’assoir ses clients dehors en hiver. « Ils veulent qu’on se contente de parasols ».
Le projet de la Métropole prévoit en effet une harmonisation des terrasses autour de la place mais la question doit être tranchée par la mairie centrale. Roland Cazzola, conseiller municipal délégué à l’espace public, indique qu’une « charte des terrasses » est en cours d’élaboration en lien avec les Architectes des Bâtiments de France et l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie car, selon lui, « on ne peut pas continuer comme cela ». Elle devrait être dévoilée d’ici l’été.
Sécurité et propreté au coeur des attentes
Interrogés sur le projet de requalification lui-même, certains commerçants voient d’un bon œil la rénovation du quartier, dont beaucoup estime qu’il s’est dégradé ces dernières années. Mais d’autres se montrent moins enthousiastes : « Les villes piétonnes, ça n’a jamais marché. Si les clients peuvent se garer dans le restaurant avec leur voiture, ils le font ! ». Deux attentes reviennent en tout cas en boucle dans les échanges : le retour de « la sécurité » et l’amélioration de « la propreté ».
Les questions se bousculent aussi sur le planning des travaux, mais le directeur de cabinet des 6/8 tempère : « L’objectif aujourd’hui, c’était de venir à votre rencontre. Mais des réunions d’information vont être organisées, rue par rue, pour présenter le phasage des travaux et les plans détaillés ».
Pour sa part, le maire de secteur, Pierre Benarroche, ne cache pas sa satisfaction de voir le quartier se transformer : « Comment pourrais-je être contre ce projet de piétonnisation ? ». Il espère cependant pouvoir encore améliorer l’aménagement final de la place, dont les travaux devraient débuter en dernier.
Ultimes échanges sur l’aménagement de la place
Anne Meilhac fait le point sur ses discussions avec la Métropole : « Nous aimerions améliorer la déambulation piétonne. Dans le projet présenté, le banc installé le long du tramway va obliger les gens à faire le tour de la place pour le contourner, ou l’enjamber… Il faudrait au moins créer un passage au milieu ».
Contactée, la Métropole nous indique que « ce banc répond à un ensemble de contraintes techniques et sécuritaires et qu’il permettra, à la demande des services de l’État, de canaliser les flux piétons sur la place ».
Autre point noir dénoncé par les collectifs de cyclistes, l’absence de parcours cyclable sécurisé et continu. « Là aussi, nous souhaitons des améliorations, souligne l’élue écologiste du 6/8. Nous en avons déjà obtenues quelques unes, notamment pour l’aménagement de l’avenue Jules Cantini ».
Disparition des palmiers
La disparition des palmiers est également un point sensible du projet car il crée beaucoup d’émoi sur les réseaux sociaux. Les services techniques métropolitains ont tranché : « il a été décidé de les couper pour les remplacer par des espèces locales plus adaptées au climat de notre territoire ».
Leur transplantation avait été un temps évoqué mais l’opération est jugée « très risquée » et coûteuse (environ 100 000 euros). Pour l’adjointe de secteur, ce n’est pas un sujet : « Ils ne font pas beaucoup d’ombre. Pour rafraîchir la place, il est préférable d’avoir des feuillus ».
Une pierre d’achoppement en moins sur le chemin des ultimes négociations avec la Métropole.