Le métier d’agent immobilier attire de plus en plus de Français en quête d’une nouvelle aventure professionnelle. Visibilité renforcée par le succès des émissions télé, attrait financier, flexibilité et autonomie au travail sont autant d’arguments qui en font un secteur hyper plébiscité. Mais quelles sont les clés pour réussir sa reconversion et les pièges à éviter ? Décryptage.
Après un coup d’arrêt en 2020 avec le surgissement de la crise sanitaire, l’année 2021 a été celle du rebond pour l’immobilier : records de ventes, hausses des prix, léger rattrapage de la construction tirée par les maisons neuves et accélération de la rénovation des logements.
Selon le Panorama de l’Immobilier et de la Ville, le secteur a représenté 11 % du PIB de la France en 2021, soit + 7,7 % par rapport à 2020. En tout, ce sont 70 000 emplois créés en pleine pandémie, alors que la perte d’emplois salariés grimpait à plus de 300 000 pour l’ensemble de l’économie sur la même période.
L’immobilier reste une valeur refuge, et s’impose aujourd’hui comme l’un des moteurs de l’économie française, avec 2,3 millions de personnes employées, soit 8,5 % du nombre total d’emplois dans le pays en 2021. Et l’engouement pour ce secteur ne devrait pas faiblir, notamment dans la région marseillaise. L’entreprise Yuno, spécialisée dans l’investissement locatif, vient de classer Marseille n°1 des villes où investir en 2022.
Des rêves de reconversion dans l’immobilier qui se heurtent à la réalité
Ce fort dynamisme séduit de nombreux Français en quête d’une nouvelle aventure professionnelle. Mais, malgré cet engouement, le secteur peine à trouver de bons profils. 76 % des dirigeants de la filière déclarent avoir du mal à recruter face à une concurrence accrue, une pression sur les salaires et un manque de profils qualifiés.
Amandine Brémond, fondatrice de la société Étincelle, spécialisée dans l’accompagnement aux reconversions, nous partage son analyse : « Cela fait 5 à 6 ans que l’immobilier attire de plus en plus. La crise sanitaire n’a pas été le déclencheur ».
70 % des personnes que l’on accompagne vers la reconversion n’excluent pas au départ de devenir agent immobilier.Amandine Brémond, coach en reconversion
La consultante propose à ses clients en recherche d’une nouvelle orientation professionnelle de « shortlister » un panel de métiers qui les attirent. Verdict : « 70 % des personnes que l’on accompagne vers la reconversion n’excluent pas au départ de devenir agent immobilier. Ce phénomène n’est sans doute pas étranger aux émissions de télévision qui ont popularisé et un peu idéalisé le métier ».
Les profils de ces prétendants sont variés mais, selon elle, ce sont les jeunes actifs entre 30 et 45 ans qui sont les plus nombreux à vouloir franchir le pas. Elle précise que « beaucoup sont des bricoleurs, des gens qui retapent des biens, qui les revendent, qui aiment la décoration, des gens qui aiment le relationnel aussi ». Ce qui les attire, « c’est avant tout la liberté de s’organiser comme ils le souhaitent, de pouvoir travailler en extérieur ».
Avec son réseau de conseillers, eux aussi reconvertis, elle les aide à ne pas se tromper de voie et leur propose une phase d’immersion professionnelle « pour qu’ils se rendent compte de la réalité du métier ». Parfois, c’est la désillusion car le secteur est très concurrentiel et, avant de pouvoir vendre des biens, il faut les trouver. « Beaucoup réalisent au cours de notre bilan que ce métier n’est pas fait pour eux. Et ceux qui décident de se lancer souhaitent généralement être indépendants ».
Un métier qui réussit avant tout aux passionnés
La concurrence déjà forte du secteur est accentuée par l’arrivée de ces « reconvertis » sur le marché. Bien qu’ils soient souvent tentés de se mettre à leur compte, les agences essayent d’attirer à elles les nouveaux talents.
Damien Benhamou, co-fondateur du Café de l’Immo à Marseille, préfère être sélectif : « La plupart des agences ouvrent leurs portes à toutes sortes de profils. Pour notre part, nous exigeons des personnes qui nous rejoignent une expérience commerciale réussie et un véritable attrait pour le métier. Quand on l’exerce, il faut être prêt à donner de son temps et de sa personne ».
Selon lui, pour s’épanouir dans cette profession, l’immobilier doit avant tout être une « passion ». « On ne doit pas avoir l’impression d’aller travailler chaque matin » estime-t-il, avant de rappeler les qualités requises pour tenir la distance : « de la disponibilité, de la réactivité, le sens du service, de la curiosité aussi ». Et il ne faut pas se décourager quand des projets n’aboutissent pas. « Cela fait partie du jeu et ne représente même pas 5 % des affaires d’un bon conseiller immobilier ».
Rares sont les conseillers qui perdurent dans le temps, beaucoup arrêtent après seulement quelques mois ou quelques années.Damien Benhamou, co-fondateur du Café de l'immo
Damien Benhamou souligne que le métier a changé ces dernières années : « il faut être disponible et connecté « H24 » pour répondre à toute demande, à toute heure de la journée. L’avantage pour une personne en reconversion est de commencer le métier sans à-priori ». Et de s’adapter à ce rythme sans avoir connu un « modèle devenu désuet ». Le secteur attire également pour ses plages horaires flexibles et l’autonomie qu’il permet. Les nouveaux venus « réapprennent à s’organiser et à dégager du temps pour eux et pour leurs familles ».
Malgré ces quelques avantages, l’entrepreneur note que « rares sont les conseillers qui perdurent dans le temps, beaucoup arrêtent après seulement quelques mois ou quelques années ». Il estime que, pour un atterrissage réussi dans le métier, le plus judicieux est d’être formé et accompagné par une agence professionnelle. Ceux qui veulent se lancer dans un cadre de travail agréable savent en tout cas qu’ils trouveront au Café de l’Immo une formation continue… et de bons cafés.
Trois questions à Jordan Berthon
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