Deux entrepreneurs aixois ont mis au point un dispositif capable de purifier l’eau en 15 minutes de manière naturelle et sans produire de déchets, grâce à des LED. Une petite innovation écologique qui coule de source. Il était une fois « LaVie ».
« Avec LaVie, ne buvez plus l’eau… dégustez-là ». C’est le crédo de la start-up aixoise Solable, créée en 2016, par Pascal Nuti et Saadi Brahmi. Leur idée ? Lier le solaire et l’eau potable. « Nous voulions lancer une machine de guerre, faire de l’innovation, et la première chose qui nous est venue à l’esprit était de résoudre le problème numéro 1 ou presque dans le monde, à savoir l’accès à l’eau potable », raconte Pascal Nuti, co-fondateur de l’entreprise, installée à Lambesc, près d’Aix-en-Provence.
Ainsi est née LaVie. Une innovation qui permet de transformer toute eau de robinet en eau potable. Ce purificateur d’eau écologique utilise une technologie brevetée de la photolyse du chlore par rayonnement UV-A. L’eau du robinet est traitée grâce à un rayonnement électromagnétique que Solable a réussi à recréer de façon artificielle grâce à des LED. Elles permettent l’élimination du chlore et les autres résidus nocifs pour la santé, telles que les pesticides ou encore les traces de médicaments, tandis que les sels minéraux et les oligoéléments sont conservés.
Le plus ? L’eau est purifiée en 15 minutes chrono ! « Par rapport à une carafe filtrante, les avantages sont nombreux. Elles fonctionnent déjà sans filtre ni entretien. Comme l’eau n’est pas laissée à l’air libre, elle ne peut être contaminée par des bactéries. Quant à la lumière artificielle, elle est programmée pour durer 50 000 heures et consomme seulement 0,1 centime d’électricité par litre d’eau purifié », poursuit Pascal Nuti.
17 000 purificateurs vendus depuis deux ans
Il existe à l’heure actuelle deux modèles : LaVie 2Go, un format compact, nomade de 50 cl et LaViePure, la version de 1 litre pour apaiser sa soif toute la journée. Depuis leur commercialisation il y a un peu plus de deux ans, Solable en a vendu plus de 17 000. Une économie « d’environ 22 millions de bouteilles en plastique, soit 444 tonnes de déchets supprimés », estime-t-elle. Comme autre bénéfice, l’entreprise avance « qu’un litre d’eau en bouteille plastique dégage 1 000 fois plus de C02 que de l’eau du robinet, soit 320 ml de pétrole, ou encore environ 800 grammes de CO2 ».
Avec son procédé de purificateur de l’eau du robinet, la start-up s’ouvre un marché très vaste et international. En France, pas moins de 13 milliards de bouteilles en plastique sont écoulées chaque année. 89 milliards de bouteilles plastiques d’eau sont vendues dans le monde, soit 2 822 litres d’eau mis en bouteille chaque seconde. « Nous avons un rôle essentiel à jouer pour réduire la consommation de plastique et permettre un accès à une eau pure, bonne pour la santé, reprend Pascal Nuti. À l’horizon des 3 ans, la start-up ambitionne d’atteindre « 50 millions de bouteilles « supprimées ». Avec un rythme annuel de 30 millions, nous pouvons cibler un objectif de 100 millions dans cinq ans, a minima ».
Alors que la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire fixe un objectif de réduction de 50 % des bouteilles plastiques en 2030, l’innovation de Solable propose une alternative écologique durable.
Bientôt les fontaines à eau
La start-up s’apprête à lancer une levée de fonds d’ici cet été, axée sur la communauté de clients. Les prochains mois seront également marqués par la mise sur le marché de fontaines à eau à destination des foyers ou pour les entreprises, baptisées LaFontaine et LaSource.
Récompensée par un CES Innovation Awards en 2018 à Las Vegas, la jeune pousse aixoise a présenté ses deux nouvelles innovations à la grand-messe de la tech en début d’année.
Ces deux nouveaux produits disposent d’un réservoir de grande capacité : 5L pour LaFontaine et jusqu’à 10L par heure pour LaSource, et fonctionnent sur le même précédé breveté que les purificateurs. Ici, 20 minutes suffisent pour obtenir une eau dénuée de substances toxiques. « Ces fontaines doivent avoir l’avantage de créer du chlore in situ, chlore destiné notamment à les nettoyer. On va pouvoir se passer de l’entretien et donc casser les prix dans ce domaine tout en augmentant la sécurité, estime Pascal Nuti. Parce qu’aujourd’hui dans les collectivités, on a beaucoup de fontaines à eau pour lesquelles les loueurs oublient parfois leurs obligations d’entretien ! ».