Marseille accueille CartoonNext du 12 au 15 avril. Un rendez-vous inédit destiné à booster la filière animation dans la région, en faisant phosphorer les professionnels de l’industrie créative et numérique locale.
C’est un événement inédit pour la filière de l’animation qui est annoncé à Marseille ce printemps. Du 12 au 15 avril, le World Trade Center accueille CartoonNext pour trois jours de rencontres et de conférences. Avec l’ambition de booster les industries créatives et numériques de la région.
L’enjeu économique que représente cette filière ne laisse pas les institutions locales indifférentes. La Ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur étaient chacune présentes à la conférence de présentation de l’événement.
Pour favoriser la croissance de cette industrie d’avenir, elles peuvent notamment s’appuyer sur SudAnim, une association créée en avril 2021 qui fédère les professionnels régionaux de l’animation. Son objectif : promouvoir et développer localement les métiers de l’image animée (2D, 3D, stop motion, motion design…), couvrant à la fois le cinéma d’animation et le secteur du jeu vidéo.
Un « rattrapage nécessaire » en région Paca
Face à cette volonté commune de booster l’animation numérique, il fallait cependant créer un point de rencontre pour les talents de la région. C’est le rôle qu’entend jouer CartoonNext, un événement porté par Cartoon, une association européenne à but non lucratif basée à Bruxelles dont « la mission est de soutenir l’industrie de l’animation en organisant plusieurs types d’événements tout au long de l’année ».
Au programme, des rencontres avec des professionnels de l’animation européenne (diffuseurs, plateformes, producteurs, distributeurs, écoles, talents), des conférences, des études de cas, des présentations de projets et des moments de networking.
Christian Davin, président de Cartoon, explique le choix d’organiser cet événement dans la cité phocéenne : « L’animation est aujourd’hui très développée dans le Nord-Pas-de-Calais, en Île de France, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Nouvelle Aquitaine. Mais dans la région Paca, fascinée par le cinéma et par la fiction télé, il y a un rattrapage considérable à faire. Ce n’est pas normal de voir autant d’étudiants partir travailler dans d’autres régions de France ».
Un Off pour les futurs talents
Les talents sont bien présents sur le territoire, avec la présence notamment de deux écoles de renommée internationale, Mopa et ENSI. Certains étudiants auront d’ailleurs l’opportunité, pendant cet événement, de mettre en avant leur expertise puisque « huit projets transmedia » seront pitchés devant des professionnels et soumis à l’analyse immédiate de quatre experts en animation.
Alexandre Cornu, vice-président de Sudanim, est optimiste « ces écoles font sortir des talents tous les ans ». Mais il faut en attirer de nouveaux. Thomas Demachy, directeur technique de SponsorLive, spécialiste de l’industrie du jeu vidéo, rappelle que « certains talents sont encore au collège ou au lycée et leurs parents se demandent si l’industrie numérique peut être un métier d’avenir pour leurs enfants ».
Pour répondre à ces questions, un événement parallèle est annoncé : le CartoonNext Off. Les métiers de l’animation, les formations et leurs débouchés seront présentés au cinéma Artplexe, l’après-midi du 15 avril.
Une industrie soutenue par les institutions locales
Les représentants des collectivités locales ne manquent pas de rappeler l’importance économique que représente aujourd’hui l’industrie de la création numérique. Et leur souhait de la voir prospérer et rayonner.
La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé, depuis 2010, un fonds de soutien qui accorde des subventions pour des courts et longs métrages. Doté désormais d’un budget annuel d’un million d’euros, le fonds a permis de financer 77 projets d’animation au cours des 11 dernières années. Sabrina Roubache, conseillère régionale, rappelle au passage l’importance d’avoir des infrastructures adaptées : « mieux on accueille, plus on est attractif ».
Pour cela, la Métropole Aix-Marseille-Provence souhaite apporter « un soutien aux projets locaux structurants, en aidant les studios ». En 2021, elle a d’ores et déjà lancé un Fonds d’aide aux secteurs cinématographique, audiovisuel et multimédia (FACAMM).
Rénovation du Pôle Média de la Belle de Mai
La Ville de Marseille est, quant à elle, propriétaire du Pôle Média de la Belle de Mai, véritable hub où se côtoient cinéma, audiovisuel, multimédia et industries culturelles créatives. D’une superficie de 23 000 m², il regroupe une cinquantaine d’entreprises et génère environ 1 000 emplois. C’est aujourd’hui l’un des piliers régionaux du développement de la filière audiovisuelle numérique mais, selon Laurent Lhardit, adjoint au maire délégué à l’économie, ce « vaisseau amiral » a besoin d’être rénové.
Il se réjouit en tout cas de voir la Région, la Métropole et la Ville travailler ensemble sur le développement de ce secteur, « avec le soutien aussi de l’Europe », insiste-t-il. Une volonté commune qui place l’animation made in Sud sur une trajectoire prometteuse.
Quelques chiffres clés
- 9 millions d’emplois dans l’UE pour l’animation et le transmédia
- De 2009 à 2018, augmentation de 48 % des emplois dans l’Hexagone
- La France se place en 3e position mondiale en termes de commandes de programmes d’animation
- 77 oeuvres animées fabriquées dans la région Sud depuis 2010