La mairie de secteur des 6e et 8e arrondissements lance son plan de comptabilité carbone dès cette année. Il s’agit d’estimer la quantité de CO2 générée pour chaque euro dépensé.

« On n’a pas encore les lunettes qui permettent de savoir où on en est de nos émissions de CO2 », lance Pierre Ceccaldi, adjoint à la mairie des 6-8, délégué à la citoyenneté, à la démocratie et à la décarbonation. L’institution souhaite atteindre les objectifs de l’accord de Paris et « réduire [ses] émissions de 5 % chaque année ». Or, pour baisser son impact sur le climat, encore faut-il l’avoir évalué.

Ainsi, la mairie de secteur a décidé de lancer en 2022 sa « comptabilité carbone ». Elle doit permettre d’estimer les émissions de gaz à effet de serre pour chaque euro dépensé. « L’idée est de faire un budget carbone en miroir avec le budget monétaire », explique l’élu.

Il estime que « pour réussir la transition écologique, il faut que la comptabilité des émissions de CO2 soit aussi importante que celle de la comptabilité monétaire ».

« Cet outil nous permettra d’arbitrer les dépenses »

Véhicules des agents, bâtiments, équipements publics, production d’énergie, fournisseurs et prestataires… L’exercice s’annonce compliqué et fastidieux. « Cela rajoute du travail et du temps pour décider des dépenses mais cela ne nous inquiète pas, c’est un parti pris », insiste l’adjoint.

La mairie des 6-8 a fait appel à l’expertise d’un prestataire spécialisé pour analyser les émissions induites par les dépenses municipales et mettre en place un outil comptable. L’objectif est de finaliser ce travail d’ici « le conseil municipal de novembre 2022, où on vote généralement le budget », poursuit Pierre Ceccaldi. « Cet outil nous permettra d’arbitrer les dépenses », en fonction de leur impact climatique.

Entraîner les prestataires dans la démarche

Mais la comptabilité carbone doit aussi permettre d’entraîner les acteurs du territoire dans cette démarche vertueuse. Comme les prestataires et les fournisseurs, dont l’impact sera également mesuré. Des cahiers des charges environnementaux pourront entrer en vigueur.

Par exemple, précise l’élu, pour « les prestations de bouches pour les centres aérés » que la mairie de secteur a la charge de gérer. Il s’agira d’un élément important de ce nouveau mode de fonctionnement.

Plusieurs plateformes, souvent gratuites, permettent d’évaluer ses émissions carbone, comme Agribalyse au niveau alimentaire. Elle est utile pour les particuliers, mais aussi pour les restaurateurs. « Ça ne coûte que le temps de comprendre comment fonctionne l’outil. On n’invente pas quelque chose à partir de zéro, on incite juste les prestataires à s’en saisir ».

, À Marseille, la mairie des 6-8 va comptabiliser ses émissions de C02 pour chaque euro dépensé, Made in Marseille
Capture d’écran du site Agribalyse. Exemple d’évaluation des produits.

Des outils de comptabilité carbone à disposition des citoyens

La démarche vise également à donner l’exemple, aux citoyens, aux autres mairies et aux entreprises du territoire. « Il faut diffuser les idées, les outils et montrer que c’est possible. Les outils existent, c’est pour cela qu’on se dit que c’est le moment de s’y mettre ».

Parmi les outils dont peuvent s’emparer les particuliers pour estimer leur empreinte carbone, on trouve le test gratuit de Nos Gestes Climat. Le site Bon Pote met également à disposition des infographies pour mieux comprendre les enjeux et les chiffres de ces dépenses.

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