À l’occasion du Forum des mondes méditerranéens qui se tient en ce moment à Marseille, Benoît Payan et 24 autres maires du pourtour méditerranéen lancent un appel pour accélérer la mise en place d’une zone ECA en Méditerranée. Elle permet d’imposer des normes d’émissions de polluants pour le transport maritime.
On la qualifierait volontiers de « serpent de mer ». La Zone de contrôle des émissions atmosphériques, dite zone ECA (de l’anglais « emission control area ») en Méditerranée revient régulièrement dans le débat public à Marseille. Les politiques locaux de divers horizons s’en emparent à intervalles réguliers depuis des années et les déclarations d’intentions de divers ministres sont souvent lancées lors de leurs visites dans la cité phocéenne.
Ces périmètres maritimes internationaux imposent des contrôles stricts des navires par l’Organisation maritime internationale (OMI) pour réduire les émissions d’oxydes de soufre (SOx), d’oxydes d’azote (NOx) et de particules. On en compte 4 aujourd’hui dans le monde, dont deux en Europe : la mer du Nord et la mer Baltique.
Les Marseillais et Provençaux ne jouissent pas, comme leurs concitoyens du Nord de la France depuis 2015, d’une telle zone de régulation des polluants. Avec le Grand port maritime de Marseille-Fos et son activité industrialo-portuaire internationale, ils sont pourtant en première ligne des émissions du transport maritime, dont le fioul dit « lourd » est loin d’être vertueux.
À l’occasion du Forum des mondes méditerranéens, qui réunit en ce moment les pays du Nord et du Sud de la Grande bleue à Marseille, le maire Benoît Payan et 24 maires du pourtour méditerranéen* lancent un appel pour accélérer la mise en place d’une zone ECA en Méditerranée.
🟢 Pour lutter contre la pollution des bateaux, j’ai pris l’initiative de réunir 24 Maires de Méditerranée.
De Tanger à Beyrouth en passant par Marseille, ensemble nous voulons de nouvelles normes pour protéger notre santé et notre environnement !https://t.co/HdLerjl3sI— Benoît Payan (@BenoitPayan) February 7, 2022
Protéger « 500 millions de riverains de notre mer »
Ces élus de tout le littoral méditerranéen, du Maroc à l’Egypte, de l’Espagne à la Croatie et « de toutes tendances politiques », co-signent une tribune : « Ensemble, nous demandons l’adoption au plus vite d’une zone ECA en Méditerranée pour lutter contre la pollution de l’air des navires et réduire les pluies acides qui s’abattent sur notre mer et notre littoral. Une décennie après l’Amérique du Nord, après les Caraïbes, la Baltique, la mer du Nord ou de Chine, il est urgent d’agir ».
« Par cet appel, nous voulons porter la voix des citoyens qui vivent en première ligne sur toutes les rives de la Méditerranée et peser sur les discussions qui auront lieu dans quelques mois ». En effet, ils espèrent peser sur le travail diplomatique international qui est mené entre les États concernés et l’Organisation maritime internationale pour faire aboutir le dispositif.
Le maire de Marseille en a fait un élément central de son discours à l’occasion de la plénière d’ouverture du Forum des mondes méditerranéens. « Pour demander que nos gouvernements accélèrent la création d’une zone réduisant drastiquement la pollution atmosphérique des navires ».
Si l’Organisation maritime internationale répond favorablement « à cette exigence des 500 millions de riverains de notre mer, cette zone deviendra la plus grande zone maritime du monde réglementant les émissions polluantes ! », a déclaré Benoît Payan.
*Les signataires de la tribune : Souad Abderrahim, maire de Tunis (Tunisie) ; Luis Barcala, maire d’Alicante (Espagne) ; Kamel Ben Amara, maire de Bizerte (Tunisie) ; Marco Bucci, maire de Gênes (Italie) ; Michaël Delafosse, maire de Montpellier ; Francisco Manuel de la Torre Prados, maire de Malaga (Espagne) ; Mustapha El Bakkouri, maire de Tétouan (Maroc) ; Mounir Elloumi, maire de Sfax (Tunisie) ; Mohamed El Sherif, gouverneur d’Alexandrie (Egypte) ; Christian Estrosi, maire de Nice ; Hubert Falco, maire de Toulon ; Mato Frankovic, maire de Dubrovnik (Croatie) ; Hassan Ghamrawi, président de la communauté urbaine d’Al Fayhaa (Liban)