En déplacement à Marseille aujourd’hui et demain, la ministre de la Ville, Nadia Hai, a été reçue ce midi par Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, qui nous accordé une interview à l’issue des échanges. Au menu, la rénovation urbaine et l’avenir du quartier Air Bel.
Votre déjeuner avec la ministre de la Ville, Nadia Hai, a t-il été fructueux ?
Martine Vassal : Nous avons une ministre de la Ville extrêmement impliquée. Ça fait déjà plusieurs fois qu’elle vient sur le territoire métropolitain, qu’elle connaît bien. Elle fait vraiment avancer les dossiers. L’avantage de se voir en tête-à-tête permet d’une part de se dire les choses, de faire avancer les projets de manière importante et de faire le point sur chacune des problématiques.
La ministre s’est rendue à Air Bel cet après-midi. Comment expliquez-vous que le projet de renouvellement urbain de ce quartier, pourtant inscrit dans l’Acte 1 de l’Agence nationale pour le renouvellement urbain (Anru) en 2014, comme 14 autres programmes, entre seulement aujourd’hui dans sa phase opérationnelle ?
Air Bel est, en effet, un projet dont on parle depuis très longtemps. C’est un quartier en souffrance qui a besoin de cette rénovation, ce n’est pas le seul. Tout le monde a bien travaillé et de manière concertée.
Ces dossiers sont extrêmement longs. Il faut une prise en charge très forte de la part de l’État. C’est grâce à l’augmentation de l’enveloppe globale au niveau national, dans laquelle on a pu récupérer des sommes conséquentes pour notre territoire, que les dossiers ont pu avancer. De manière générale, on sait ce qu’on veut pour les projets, ensuite il faut voir comment il faut les financer.
Nous avons travaillé de concert avec la Ville de Marseille. De son côté, elle propose des équipements supplémentaires sur les autres programmes de renouvellement urbain [la Savine, la Bricarde, Kallisté et Solidarité, Frais-Vallon et La Rose, ndlr].
Justement, en termes de rénovation urbaine, l’État a doublé via l’Anru son enveloppe passant de 300 à 600 millions d’euros, dans le cadre du plan « Marseille en grand ». Avez-vous évoqué des crédits supplémentaires ?
Avec le doublement de cette enveloppe d’investissement, le territoire est bien doté. C’est quand même conséquent. Consommons déjà les crédits qu’on nous alloue pour permettre à des projets de sortir de terre, comme c’est le cas dans le quartier d’Air Bel. C’est un projet pour lequel la ministre m’a dit qu’elle reviendrait dans dix jours pour signer la convention, pour lancer la phase opérationnelle.
Le maire de Marseille entend profiter de la visite d’Emmanuel Macron en février pour conclure « un nouvel engagement majeur avec l’État », selon ses termes, pour la rénovation urbaine et les logements. Qu’en pensez-vous ?
Sur le principe, on peut toujours demander plus. Là, le projet Air Bel est prêt [à lire ici]. C’est un projet de 185 millions d’euros et 60 millions financés par l’État et d’autres partenaires. Il faut enclencher maintenant. Les intentions, c’est bien, mais il faut passer aux actes.
Comment s’organise le travail, avec les bailleurs sociaux notamment, pour le relogement des habitants concernés par la démolition de plus de 200 logements ?
C’est une phase de concertation et partenariale avec les trois bailleurs [Erilia, Unicil et Logirem, ndlr] qui ont l’habitude de faire du reclassement.
Lors de sa dernière venue à Marseille, la ministre avait annoncé l’intention du gouvernement de construire « 10 000 logements sociaux » à Marseille. En avez-vous parlé avec elle aujourd’hui ? Quels autres sujets avez-vous abordé ?
Non, mais nous avons parlé du PLH (programme local de l’habitat) qui est dans la phase de concertation avec les maires pour savoir ce qu’ils souhaitent. Et nous avons abordé la question de la mobilité sur laquelle on avance. Le groupement d’intérêt public (GIP) pour piloter les projets de transports va d’ailleurs être installé d’ici à 15 jours.