Après les photos grand format sur la façade de l’Hôtel de Ville en octobre 2020 et le livre publié fin 2021, l’exposition Indigne Toit, consacrée aux délogés de la rue d’Aubagne, est visible une dernière fois en mairie des 1er et 7e arrondissements de Marseille jusqu’au vendredi 11 février.
Quatre mois après la sortie du livre de photographies Indigne Toit, témoignage de la vie des délogés de la rue d’Aubagne dont le drame du 5 novembre 2018 avait fait 8 victimes, les clichés d’Anthony Micallef sont à nouveau exposés au grand public, en mairie des 1er et 7e arrondissement de Marseille.
Pendant près de trois ans, le photographe a rassemblé des milliers d’images pour en extraire une centaine dans cet ouvrage documenté et prolongé par des témoignages audio sur le site dédié et soutenu par la Fondation Abbé Pierre et édité par André Frère. « Mon livre clôturait tout mon travail, cette nouvelle exposition en est un clin d’œil ».
Souvenez-vous, une cinquantaine de portraits, dont certains de 4 mètres de haut, accompagnés d’interviews écrites et sonores, ont habillé la façade de l’Hôtel de Ville en novembre 2020.
« Les passants peuvent s’arrêter pour regarder ces histoires et reprendre leur route »
Pour cette exposition au sein de la mairie de secteur, le lauréat du prix du photojournalisme du Club de la Presse Provence Alpes du Sud 2021 a choisi 15 photographies pour ses panneaux. Un choix cornélien « car on a quand même l’impression de supprimer des histoires », alors « pour choisir, on essaie de prendre différentes réalités, des profils hétéroclites ».
Et le lieu confère une belle visibilité, car « il n’y a pas l’aspect restreignant d’une galerie. Les passants peuvent s’arrêter pour regarder ces histoires et reprendre leur route », exprime Anthony. « C’est quasiment du street journalisme ».
S’il regrette le manque de retour sur son travail, en dehors des réseaux sociaux, il a toutefois eu une belle surprise lundi, en accrochant ses portraits. « Un homme que je ne connaissais pas s’est arrêté et m’a reconnu. Il avait lu mon livre, il connaissait le projet par cœur ».
Le photo-reporter souhaite que d’autres puissent aussi s’approprier son travail. « Je me dirai que c’est réussi si les passants pensent à quelqu’un à qui c’est arrivé, autour de lui, par exemple un voisin », conclut Anthony, prêt à se tourner vers d’autres projets.