Le conseil municipal de ce 10 novembre a été l’occasion de revenir sur le développement des transports en commun marseillais, concernés par l’enveloppe d’un milliard d’euros promis par l’État. Sur ce sujet, Martine Vassal et Benoît Payan affichent leur volonté de travailler main dans la main dans « l’intérêt général ». 

Le rapport sur le Code de la route a ouvert le débat, notamment sur les transports en commun marseillais et métropolitains. Si la Métropole Aix-Marseille Provence détient la compétence mobilité, la majorité municipale actuelle a toujours revendiqué son droit au chapitre dans ce domaine sur son territoire.

Cet épineux dossier aurait pu faire l’objet d’un bras de fer. C’est vers une trajectoire commune que semblent se diriger la Ville et l’établissement de coopération intercommunale, au regard des échanges de ce jour au sein de l’hémicycle municipal. Sujet lancé par Catherine Pila, conseillère d’opposition (Une volonté pour Marseille) à la tête de la régie des transports métropolitains (RTM), estimant qu’en la matière il fallait remercier le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, présidé par Martine Vassal (LR), qui depuis 5 ans met la main à la poche (520 millions).

« On doit prioriser »

Mais aujourd’hui, c’est d’un milliard qu’il s’agit. Cette fameuse enveloppe promise par l’État pour développer les transports marseillais et désenclaver les quartiers Nord, à condition d’être « capable de fabriquer quelque chose de différent », déclare le Maire de Marseille, n’ayant pas prévu de prendre la parole à ce sujet. « On est les uns et les autres à la croisée des chemins et on doit se tendre la main, et on doit intelligemment proposer aux Marseillais et aux habitants de la Métropole des transports qui aient du sens ».

Il réaffirme ainsi la volonté de la Ville de voir inscrit dans les projets devant être actés avant la fin de l’année celui du tramway de la Belle-de-Mai, pour une mise en service en 2026, sans pour autant « sacrifier l‘offre de transport que vous [la Métropole] voulez faire vers l’Est et le Sud, notamment vers les Catalans , dit-il. On doit prioriser, car c’est la condition sine qua non pour que l’on obtienne ce milliard d’euros. Oui, l’histoire n’est pas la même, entre le Nord et le Sud, mais il serait irresponsable de notre part, si nous ne sommes pas capables d’offrir un tracé vers le Nord, de ne pas obtenir ce milliard ».

La veille, l’adjointe au maire de Marseille chargée des mobilités, Audrey Gatian, et le maire des 2-3, Anthony Krehmeier, présentaient ce projet à la presse, visuels de projection et éléments techniques à l’appui. « Je considère que ça a du sens de pousser le métro après la Belle de Mai dans le 13-14, poursuit Benoît Payan. Que ça a du sens de pousser le métro vers le 15-16, que ça a du sens de reconnecter les quartiers très éloignés du centre-ville, de l’emploi, d’une possibilité de mobilité classique. On a pendant trop longtemps souffert d’une dichotomie territoriale, c’est justement ce qu’on est train de réparer ».

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Depuis la présentation du plan « Marseille en grand », par le président de la République, annonçant ce financement exceptionnel, Martine Vassal n’a eu de cesse de « tendre la main », à la Ville de Marseille. Laquelle a été acceptée par le Maire de Marseille, « peut-être un peu naïvement », concède-t-il, choisissant de croire en une issue dans l’intérêt général, au-delà des clivages politiques. « Nous sommes dans un moment historique. Ce n’est pas la victoire de la gauche sur la droite, pas la victoire d’un camp sur un autre, c’est la ville qui se recoud et qui se relève. Ce n’est pas les uns qui abdiquent devant les autres et je ne veux pas ça ».

« Bien entendu que nous entendons les demandes de la Ville de Marseille »

Il n’en fallait pas plus à Martine Vassal pour tendre à nouveau la main. Elle qui ne prend la parole qu’à de rares occasions dans l’hémicycle municipal, ne pouvait rester muette, face à la déclaration du premier magistrat de la Ville. La présidente est plus catégorique : « le milliard nous l’avons ».

La subvention de 256 millions d’euros a été votée la semaine dernière par les députés, et l’avance de 744 millions devrait être votée prochainement par le parlement. « Il y a une série de projets qui sont en action, comme le remplacement des rames de métro pour lesquelles rien n’avait été provisionné ; le tramway dont une partie va vers le Nord et une autre vers le Sud, il y a le BHNS… Oui il faut désenclaver les quartiers Nord, exprime-t-elle. Il y a des décisions qui ont été prises à un certain moment pour étoiler le tram à partir du centre-ville, dont acte. Bien entendu que nous entendons les demandes de la Ville de Marseille, et c’est logique, comme les 91 autres communes de la métropole ».

À ce titre, elle fait état de la réunion relative au Plan de déplacement urbain (PDU) qui se tenait mardi 9 novembre dans la matinée, et au cours de laquelle Audrey Gatian a indiqué être « d’accord sur la totalité des lignes. Bien sûr que vous aimeriez que certaines lignes aillent plus vite que d’autres, mais moi aussi comme j’aimerais que ces 7 milliards qui sont dans le PDU puissent demain matin rentrer en action. Oui, ça va dans le bon sens, nous vous écoutons. Maintenant on va se mettre au travail pour aller encore plus vite et encore loin ensemble ».

Les semaines à venir confirmeront si les déclarations seront suivies des actes.

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