L’agence Drone Pictures est l’une des sociétés les plus en vue du moment à Marseille. Elle réalise des reportages impressionnants dans le ciel de Provence pour les plus grandes chaines de télé. 

A l’occasion de la sortie du 2e opus de la série « Sublime Marseille », son fondateur Sami Sarkis a répondu à nos questions.

Made in Marseille : Bonjour Sami, comment vous est venue l’idée de lancer votre société ?

Sami Sarkis : Je suis photographe et réalisateur professionnel depuis 30 ans, et en 2011, je cherchais un moyen de faire des photos aériennes autrement qu’avec les habituels ULM, Avion et hélico que j’avais si souvent utilisés en Provence, à Hawaii, en Afrique du Sud ou dans la Pacifique. Je voulais plus d’indépendance, de simplicité afin de créer des images nouvelles, seul, en prenant le temps d’attendre.
A l’époque, je n’envisageais le drone que comme un complément à ma cré-activité, et surtout en photo…
Puis les choses ont vite bougées, et j’ai créé Drone-Pictures qui est devenue l’une des premières entreprises de prestations de prises de vues par drones, avant même que la DGAC ne sorte les textes qui réglemente notre métier depuis avril 2012. La photo a très vite été dépassée par la demande en vidéos, surtout par les grandes chaînes de TV.

Le démarrage a été rapide ?

Mon premier beau contrat fut pour l’émission de France 3 « Des Racines et des Ailes » en mars 2013 pour un sujet sur le GR2013 nouvellement créé. Puis ce fut l’enchaînement et les tournages se sont multipliés comme des petits pains.
Comme nous étions parmi les premiers à proposer des services par drone, la demande dépassait l’offre et ces trois dernières années nous n’avons pas chômé.
En septembre 2015, nous avons même participé à notre premier tournage cinéma sur un film avec Richard Berry et Jacques Gamblin, « Père, fils, thérapie » d’Emile Gaugreault, tourné dans les Gorges du Verdon ! En clair, nous arrivons à bien en vivre, même si la concurrence est aujourd’hui acharnée avec la multiplication de prestataires drones, ici comme partout en France.

Qui aujourd’hui fait appel à vos services ?

Nous travaillons uniquement pour des entreprises et collectivités. Les budgets sont conséquents et notre maitrise de l’audiovisuel, comme des engins volants que sont les drones, font que notre expertise est reconnue, aussi bien auprès des institutionnels que des grands producteurs de télévision, comme Shine TV par exemple, qui produit « Master Chef » et « Babyboom »pour TF1 et qui fait souvent appel à nous sur Marseille et Lyon.
Mais, nous faisons aussi des tournages plus sobres et classiques pour des promoteurs immobiliers, des hôteliers et des architectes, et parfois de la photogrammétrie pour des bureaux d’études. En fait, le drone permet tellement d’applications diverses que nous n’en sommes qu’aux débuts, et l’audiovisuel n’est qu’une petite partie de ses possibles usages.

Concrètement, comment se déroule une session en drone comme vos deux opus « Sublime Marseille » ?

La production du clip « Sublime Marseille, opus 1 » est très étalée dans le temps car ce sont des tournages légers, tôt le matin le plus souvent avant que la foule n’envahissent les lieux hyper touristiques de la ville. Pour les images les plus récentes, je travaille en solo avec un très petit drone, léger et passe-partout car il tient dans mon sac à dos. Je me déplace en vélo vers le lieu de la prise de vues et je choisis toujours un endroit bien dégagé et à l’écart des passants, car nous devons respecter une zone d’exclusion de 10m autour du drone en vol. Parfois, si les conditions de sécurité ne le permette pas (vent, passant,…) je renonce à décoller.

La réglementation est stricte…

C’est la loi et en tant qu’opérateur agréé par la DGAC, nous respectons tous les points de la réglementation, et ils sont nombreux, comme par exemple avoir un parachute sur un drone de plus de 2 kilos et être homologué pour le scénario S3 (zone urbaine et peuplée).
De plus avant chaque mission, l’opérateur est tenu de déclarer à la Préfecture, sept jours à l’avance, les détails du travail envisagé. Si la Préfecture ne répond pas, c’est bon. Mais celle-ci peut émettre un avis négatif, total ou partiel, donc il faut faire attention à ce que l’on déclare, tout n’est pas possible, il vaut mieux bien lire les textes avant de se lancer, car en cas de contrôle sur le terrain, les gendarmes ne feront pas de cadeau. Le drone est passé du statut d’objet de curiosité sympathique à objet de méfiance, ceci en quelques mois. Autre détail : il faut aussi avoir des assurances pour ses drones et évidement savoir le piloter, lire une carte aéronautique et posséder le brevet théorique ULM…

Est ce qu’il existe une formation pour ça ? Comment apprend-on à piloter un drone ?

Oui il y a maintenant des tas de centres de formation au pilotage de drone et je ne saurais trop recommander aux futurs pilotes de bien se former, car la casse de son drone couvre largement le coût d’une bonne formation, qui n’est pourtant pour l’heure pas encore obligatoire. Non seulement les 6 jours ou plus de stage vous permettront de maitriser l’évolution en vol d’un drone, mais vous apprendrez aussi la réglementation de cette filière, un tantinet complexe de prime abord, le langage aéro, les trucs et astuces pour bien utiliser son drone et en sortir de belles images, et vous serez surtout préparé à l’examen du brevet théorique ULM, sésame indispensable pour passer pro. Pas si simple en fait !

Ce métier doit vous laisser beaucoup de liberté et de temps pour faire autre chose. Vivre de sa passion c’est vraiment génial, pouvez vous nous donner votre avis dessus ?

Oui et non. Oui c’est génial de vivre de sa passion, non sur le temps libre, car il en faut beaucoup, du temps, pour gérer mon entreprise, les autorisations, démarcher les clients, assurer les montages, les tournages, la formation, le syndicat et aussi, je ne vous l’ai pas encore dit, le développement de notre département banque d’images avec HOsiHO.com, des collections d’images aériennes sur la France et le Monde vue d’en haut, le plus souvent par drones, pardi! (ouverte à tous les talents réalisant des images légalement, en France et à l’étranger)

 

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