L’application Homeless Plus, lancée par l’association éponyme, s’installe à Marseille dans le but de venir en aide aux sans-abris. Elle s’est donné deux objectifs principaux pour cela : créer du lien entre particuliers, commerçants, associations et collectivités et rendre le geste de don plus simple.
Une jolie manière de venir en aide aux plus démunis et aussi lutter contre le gaspillage alimentaire.
Aujourd’hui à Marseille, de nombreuses associations locales assurent chaque soir des tournées pour apporter aux différents sans-abris nourriture, vêtements, produits d’hygiène et tout simplement un peu de compagnie. Des gestes solidaires portés par des centaines de bénévoles qui permettent d’améliorer le quotidien des personnes vivant dans la rue, mais qui parfois ne se complètent pas de façon optimale.
« Il arrive dans certains cas que deux associations par exemple fassent une maraude sur un secteur similaire le même soir. Tout cela parce qu’elles ne savent pas toujours ce que les autres ont prévu de faire », explique simplement Christophe, bénévole au sein de l’association Homeless Plus.
Cette dernière a lancé une application pour Smartphone, baptisée elle aussi Homeless Plus, en mai 2015 dans l’optique d’éviter ce genre de situation, mais aussi et surtout pour que les différentes associations soient plus facilement en lien avec les particuliers et les commerçants. « Le but n’est pas de venir en supplément de ce qui existe déjà dans les villes, notamment celles comme Marseille où l’entraide est très importante. Nous voulons au contraire accompagner les organismes en place et tout connecter ensemble », ajoute le « Homeless Angels » qui participe à l’implantation de l’association à Marseille.
Nos reportages à lire
4 000 sans-abris déjà aidés
Pour le moment, l’application en est encore à sa première version qui permet de géolocaliser un sans-abri avec son accord et de communiquer aux autres utilisateurs ses besoins et les aides qui lui ont déjà été apportées. Ainsi, chaque particulier ou commerçant qui a en sa possession de la nourriture ou un objet pouvant lui servir saura où le trouver. « En presque deux ans, 4 000 sans-abris ont ainsi pu être aidés. C’est beaucoup mais c’est à la fois peu », selon le bénévole, qui rappelle que plus de 141 000 SDF sont recensés en France.
Prochainement, l’association devrait lancer une version améliorée de son application pour aller encore plus loin. Grâce à différents profils (particulier, commerçant, association, collectivité), chacun accédera à des fonctionnalités de l’application : les associations pourront par exemple décrire le parcours de leurs maraudes, les collectivités informer sur une collecte de vêtements qu’elles organisent, les commerçants signaler qu’ils ont de la nourriture à donner… Tout le monde pourra ainsi être au courant de toutes les actions en temps réel et savoir vers qui se rapprocher pour faire un don ou devenir bénévole par exemple.
L’association va même plus loin en créant du lien entre acteurs, mais aussi avec les sans-abris. Petit à petit, elle leur donne à chacun un Smartphone pour qu’ils gagnent en autonomie, puissent se signaler par eux-mêmes et soient eux aussi informés des actions en place.
Un moyen de lutter contre le gaspillage alimentaire
Si l’application Homeless Plus repose sur la lutte contre l’exclusion sociale, l’autre gros volet qu’elle souhaite améliorer est le gaspillage alimentaire. Aujourd’hui, les chiffres en France et dans le département des Bouches-du-Rhône sont éloquents : respectivement 10 millions et 163 000 tonnes de nourriture sont jetées chaque année. Un gaspillage qui provient essentiellement des consommateurs, mais aussi des commerçants qui, bien souvent, ne savent pas à qui s’adresser pour donner leurs denrées. Grâce à la deuxième version de l’application, le but est justement de palier à ce problème en apportant aux particuliers et aux commerçants les informations nécessaires pour savoir où et à qui donner.
« Dans un souci de pérenniser les actions, on préconise aux particuliers et aux commerçants de passer par les différentes associations pour faire leurs dons plutôt que de directement donner aux sans-abris. Mais chacun est libre d’agir comme il l’entend ! », souligne Christophe.
À lire aussi
La nécessité des dons même en été
Si la grande période de froid est passée à Marseille et les températures commencent à se radoucir avec l’arrivée du printemps, la situation des sans-abris n’en est pas pourtant meilleure. « On a tendance à se dire que c’est plus facile quand il fait beau, mais l’été, beaucoup de sans-abris décèdent car les maladies se développent ou à cause d’un manque d’eau », précise Christophe. Les problèmes d’hygiène liés à la sécheresse sont aussi légion pendant cette période de l’année.
Pour autant, même si on en entend moins parler, les actions des différentes associations continuent même après l’hiver, « 7 jours sur 7, 365 jours par an ». Les bénévoles assurent des maraudes et les dons sont aussi nécessaires pendant les beaux jours, particulièrement d’eau et de produits d’hygiène. La main d’œuvre est également très recherchée, notamment pendant les vacances scolaires.
Par Agathe Perrier