Situé à Saint-Loup (10e), le quartier Osmoz est le premier labellisé « Smart Avenir » dans Aix Marseille Provence Métropole et même en France. Basé sur une consommation alliant électricité et gaz naturel, il permet d’économiser cette première source d’énergie et donc de réduire sa facture électrique de 25%. Reportage.
Situé dans le Plan d’Aménagement d’Ensemble (PAE) de Saint-Loup, sur le site de l’ancienne friche industrielle des bateaux Baudouin, le quartier Osmoz est l’une des plus grandes opérations qui vise à reconfigurer sur le plan urbanistique l’entrée du village de Saint-Loup. Ses 380 logements, 4 000 m² de commerces en pied d’immeubles et environ 400 places de parking en sous-sol devraient sortir de terre fin 2017 pour la première tranche et fin 2018 pour la seconde.
La particularité de ce programme immobilier est qu’il est le premier de la métropole Aix Marseille Provence, et même le premier de France, à être labellisée « Smart Avenir ». Ce dispositif, mené par GRDF, repose sur un « mix énergétique » alliant 50% d’électricité et 50% de gaz naturel pour répondre aux besoins énergétique des différents logements. Une innovation qui permet de faire des économies d’électricité et d’utiliser cette source d’énergie à d’autres fins.
350€ d’économies par an et par foyer
Concrètement, avec le dispositif Smart Avenir, l’électricité alimente la consommation dite « captive » des foyers comme par exemple l’électroménager et la lumière, et le gaz naturel fournit l’énergie pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. « Pour la consommation captive, on ne sait pas aujourd’hui l’alimenter autrement qu’avec l’électricité. Mais pour le chauffage et l’eau, utiliser le gaz naturel permet une réduction de sa facture électrique de l’ordre de 25%, soit environ 350€ libérés par an par logement », met en avant Damien Rosinha, responsable grands projets chez GRDF Méditerranée.
« Aujourd’hui, le coût d’usage d’un logement, à savoir le prix des charges, du chauffage et de l’eau, entre dans la réflexion d’achat ou de location. Proposer un tel dispositif est un avantage concurrentiel indéniable », précise Cyril Simon, directeur du promoteur SIFER promotion qui a en charge le quartier Osmoz.
Libérer de l’électricité pour d’autres usages
La part d’électricité non consommée peut ainsi être utilisée à d’autres fins. Aujourd’hui, avec le développement des nouvelles technologies, les besoins électriques ne cessent d’augmenter aussi bien dans la région PACA qu’en France. Le cas des voitures électriques en est un parfait exemple : de 13 000 immatriculations en 2014, l’Hexagone est passée championne des immatriculations en 2016 avec 27 000 nouveaux véhicules. De nouveaux besoins électriques s’imposent et la nécessité de dégager de la disponibilité électrique pour les combler est primordiale. En hiver, cela permettrait notamment de soulager le réseau d’électricité et donc de répondre à la problématique de la pointe électrique les jours où les températures sont basses et les besoins en chauffage élevés.
Autre avantage du dispositif Smart Avenir : proposer des installations évolutives et non pas irréversibles comme c’est le cas actuellement. Le gaz naturel pourrait d’ores et déjà très bien être remplacé par du biogaz et, dans le futur, par une nouvelle forme d’énergie émergente. « Cela permettra, lorsque ces nouvelles énergies seront trouvées, de par exemple totalement remplacer la consommation électrique sans avoir à refaire toutes les installations », ajoute Damien Rosinha.
Un dispositif qui séduit aussi les bailleurs sociaux
Outre le quartier Osmoz de Saint-Loup, d’autres acteurs de l’immobilier de la région PACA ont aussi été séduits par le dispositif Smart Avenir. Le promoteur Immaliance va ainsi le mettre en place dans son programme baptisé « Quartier Voltaire » à la Penne sur Huveaune qui comprend cinq hectares avec des logements libres et sociaux et une maison de retraite.
Le bailleur social des Hautes-Alpes OPH 05 mise également sur le dispositif Smart Avenir pour rénover une partie de son parc locatif. 1 000 logements sur les 6 000 que compte le bailleur vont ainsi être équipés du mix énergétique dans les cinq ans à venir. 40% d’économies sont attendues, soit 1,5 millions d’euros de charges locatives économisées par an pour cinq millions d’euros d’investissements.
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Par Agathe Perrier