Alors que Marseille voit fleurir les projets de centres commerciaux aux quatre coins de son territoire, leurs dirigeants eux, se questionnent sur leur avenir. A la fois lieu de consommation en tout genre et depuis peu, espaces de loisirs, les centres commerciaux sont à l’aube d’un renouveau.
Nous avons rencontré le patron de l’un d’entre eux, Pierre-François Duwat, de Grand Littoral, qui nous en dit plus sur le sujet.
Trop de centres commerciaux à Marseille ?
En l’espace de quelques années, les projets de centres commerciaux ont poussé comme des champignons à Marseille : Les Terrasses du Port en 2014, les Docks en 2015, la rénovation du Centre Bourse inauguré la semaine dernière, la galerie à ciel ouvert à Bonneveine ou le chantier en cours sur le Prado à côté du Vélodrome et le projet Bleu Capelette, posant ainsi la question de l’avenir de ces centres, dont la fonction n’est plus seulement celle d’acheter, mais aussi de se divertir, quand à l’inverse, Internet prend progressivement le pas sur les magasins traditionnels. Pour inverser cette courbe, tous les moyens sont bons.
Voilà pourquoi par exemple, les Docks organisent tout au long de l’année des soirées à thème (latino, plage, etc.), des défilés de mode, des marchés de créateurs, dans le but de faire venir de nouveaux clients potentiels et de miser sur une diversification des activités. Les Terrasses du Port, de leurs côtés misent sur le rooftop le plus branché du moment pour attirer chaque soir et weekend, des milliers de personnes.
Du côté de Grand Littoral (15e), le directeur Pierre-François Duwat a bien compris l’enjeu du sujet. Proposer des alternatives cohérentes à l’achat classique pour attirer et fidéliser un maximum les clients, mais aussi assurer en quelques sortes des opérations qui transcendent la simple idée que l’on se fait d’un grand centre commercial.
Animer pour mieux rayonner ?
A Grand Littoral, comme nous l’explique Pierre-François Duwat, le centre commercial est bien plus qu’une succession de boutiques et restaurants dans une galerie couverte. « Avec ses 15 millions de visiteurs chaque année, Grand Littoral est devenu en 20 ans, un centre de vie pour les quartiers Nord« . On vient s’y balader en famille parfois quelques heures ou toute une journée. « D’ailleurs, 80% des 2000 employés du centre sont des habitants du secteur ».
Pour donner encore plus envie aux Marseillais de venir, le directeur a misé sur l’événementiel, depuis son arrivée en septembre 2013. Il organise ainsi régulièrement des gros événements culturels ou gastronomiques, mais mise aussi depuis quelques temps sur l’accès à l’emploi, et on sait l’importance de ce sujet dans un arrondissement où le taux de chômage est deux fois supérieur à la moyenne nationale.
Depuis 2014, Grand Littoral a organisé de nombreuses animations : un concert de jazz avec Blue Note, un showcase avec Chico et les Gypsie et un battle de street dance, mais aussi des concours de cuisine avec des grands chefs, sur « la grande piazza », une scène aménagée pour les événements artistiques, et un contest de street art. Mais, le plus grand coup pour son directeur, est « d’avoir fait venir le Ballet Preljocaj« .
Booster l’emploi dans les quartiers Nord
Fort de sa localisation au coeur du 15e arrondissement et de son accessibilité facile, notamment avec une capacité de stationnement très importante, Grand Littoral veut désormais être un lieu de rassemblement pour le Nord de Marseille.
L’année passée, le centre a organisé le Printemps des Métiers sur deux journées, qui ont rassemblé environ 40 000 visiteurs. 80 collèges et une vingtaine de lycées étaient présents pour présenter leurs formations et créer des passerelles entre les établissements. Le centre organise aussi régulièrement des sessions recrutement avec Pôle Emploi Bougainville pour les habitants du quartier.
A l’avenir, Pierre-François Duwat entend aller encore plus loin. Il envisage d’ores et déjà, comme il nous l’explique, attirer la culture dans son centre. « J’aimerais qu’on ouvre une bibliothèque ou une association culturelle dans la galerie, car intégrer la culture me semble être le prochain défi des centres commerciaux ». On ne demande qu’à le croire !