Avec les usines qui le bordent et la proximité de l’aéroport de Marseille-Provence, l’Étang de Berre souffre de nombreux à priori quant à la qualité de son eau. Est-elle vraiment polluée pour autant ? Se baigner dans l’Étang de Berre ou y pratiquer une activité nautique est-il dangereux pour la santé ? Reportage.
De par sa proximité avec le pôle économique et commercial de Marseille, l’Étang de Berre est devenu un site stratégique pour l’implantation d’activités économiques dès le début du 20ème siècle. C’est ainsi qu’à partir des années 1920, les premières industries pétrochimiques s’y sont installées. À cette époque, aucune norme de rejets n’est mise en place et l’étang sert alors de milieu récepteur et d’exutoire de tous les rejets. Résultat : une dégradation notable du milieu qui entraîne l’interdiction de la pêche en 1957.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui pensent que la situation n’a pas changé pour l’eau de l’Étang de Berre et qu’elle est toujours très polluée. Mais tel n’est en réalité pas le cas. Pour preuve, les 13 plages ouvertes de la lagune sont classées « eau de qualité bonne » et même « excellente » pour neuf d’entre elles. Un pavillon bleu a même été obtenu cette année par l’une des plages de l’étang.
Eau de baignade de qualité pour l’Étang de Berre
13 plages exactement se trouvent sur les 155 km² de superficie que compte l’Étang de Berre. Toutes subissent des analyses obligatoires chaque été pour obtenir un classement de la qualité des eaux de baignade. Pour les années 2014 et 2015, l’eau de baignade de l’Étang de Berre a ainsi obtenu la mention « bonne » sur une échelle de quatre paliers allant de « excellente » à « bonne », « insuffisante » et « très insuffisante ».
« La certification qualité eau de baignade est un label national qui garantit que l’on met tout en œuvre pour s’assurer de la qualité des eaux de baignade et pour prévenir la population en cas d’éventuelles dégradations. Il est possible de se baigner partout dans l’Étang de Berre ! », explique Nicolas Mayot, chargé d’étude technique au GIPREB, structure en charge de la réhabilitation de l’Étang de Berre.
Il existe bel et bien des zones d’interdiction dans la lagune, non pas liées à une pollution de l’eau mais au fait qu’il s’agit de ports. Il se peut qu’il y ait également des interdictions ponctuelles de baignade notamment les lendemains d’orage ou de forts vents qui peuvent entraîner une dégradation de l’eau. Mais le GIPREB est formel : « On peut faire toutes les activités que l’on veut dans l’Étang de Berre. La qualité de l’eau est contrôlée toute l’année et encore plus pendant la période balnéaire pour s’assurer que les usagers se baignent dans une eau propre ».
La plage du Jaï, située sur la commune de Marignane, a même obtenu cette année le Pavillon Bleu. Un label qui assure aux usagers une bonne qualité de l’eau et qui est aussi le symbole d’une qualité environnementale exemplaire. Une première pour les plages de l’Étang de Berre.
Des risques pour l’environnement
Comparées aux décennies précédentes, les eaux de baignade de l’Étang de Berre connaissent donc une amélioration de leur qualité. Un constat confirmé par l’association Étang Nouveau qui lutte depuis 1988 pour la réhabilitation de l’Étang de Berre. Pour y parvenir, il aura fallu la mise en place de normes pour limiter les rejets des usines alentours au début des années 1990. Dès 1994, le droit de pêche a d’ailleurs été rétabli dans la lagune.
« Depuis 2006, les rejets sont limités à un niveau qui est compatible avec la reprise de la vie marine et qui témoigne de la bonne qualité de l’eau. Nous considérons que l’Étang de Berre est en phase très positive d’évolution d’autant plus qu’on a à faire à un convalescent puisque pendant des décennies les usines se sont rejetées dedans », souligne René Benedetto, Président de l’Association Étang Nouveau.
Toutefois, c’est un problème environnemental qui se pose aujourd’hui à l’Étang de Berre. Car outre les usines pétrochimiques, un autre type d’industrie s’est installé dans le coin au milieu des années 1960 : une usine hydroélectrique. Cette dernière continue de rejeter dans l’étendue de l’eau douce et des limons en provenance de la Durance alors que l’eau de l’Étang de Berre est par nature salée. La présence d’eau douce a entraîné une modification et une perturbation radicale de l’écosystème de l’Étang, d’autant plus que les quantités rejetées sont supérieures au volume de la lagune.
Seul danger pour la santé : les algues qui ont proliféré à cause des rejets dans l’étang. Si elles s’échouent sur la plage et qu’elles pourrissent, elles dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz néfaste pour la santé. Pas de risque pour autant pendant la baignade, si ce n’est une gêne due à leur présence.
Par Agathe Perrier
Sur le sujet de la baignade pas de problème mais la fin de l’article me semble contenir une erreur: les rejets des sites pétrochimiques sont fortement limités depuis les années 1970 et de plus ces sites (La Mède et Berre) sont largement fermés. Les rejets qui sont limités depuis 2006, ce sont bien les rejets d’eau douce de l’usine de St Chamas. C’est grâce à cette dernière réduction que l’amélioration actuelle de l’étang est possible. Est elle suffisante et cette centrale est elle encore un problème pour l’étang? C’est un débat entre le GIPREB et certaines associations, dont la notre, et paradoxalement l’organisme officiel (Le GIPREB donc) est plus dur que nous…
La plage du Jaï , toute mon adolescence … j’y allais tous les étés et c’est là que j’ai connu mes premiers flirts . J’ai un souvenir extraordinaire de cette époque : la guinguette « chez Lolo » me fait monter les larmes aux yeux , mais bien entendu, on ne se souciait pas de la pollution et c’est tant mieux si ca c’est arrangé (la plage à été aménagée, elle est belle maintenant) .Je précise que j’ai 69 ans et que je ne suis pas malade !!!
je confirme les dires l ètang est magnifique je mange même les palourdes un dèlices mais attention laissè les petites pour le repeuplement bravos a tout ces contrôles de l eau pavillon bleu bien mèritè