À Marseille, le centre de tri de La Millière traite 90 000 tonnes de déchets industriels par an, dont près de 12 000 tonnes issues de dépôts illégaux. Visite en coulisses avec l’association 1 Déchet par jour.
Le centre de tri des déchets industriels de La Millière (11e), géré par Véolia, traite les déchets professionnels de la zone Est de Marseille. Des petits utilitaires aux énormes poids-lourds, un va-et-vient incessant de camions anime le site.
« On en reçoit 350 par jour en moyenne, du lundi au samedi, précise Damien Amoretti, responsable d’exploitation du site. Par an, ça donne 80 à 90 000 tonnes de déchets à gérer ».
À l’occasion de la Journée internationale de la Terre ce lundi 22 avril 2024, l’association environnementale 1 Déchet par jour a visité ce centre de tri. Car, « en plus des petits déchets qu’on récolte dans la ville et sur la côte [bouteilles, canettes, emballages…], nous organisons aussi des ramassages d’encombrants et de dépôts sauvages sur la commune, rappelle Natacha Grimaldi, responsable des événements de l’association. On voulait savoir ce qu’ils deviennent et quel est le processus de tri » .
« 1000 tonnes par mois » de déchets issus de dépôts sauvages
En effet, comme le précise Damien Amoretti, en plus des déchets amenés par les professionnels, « nous sommes en contrat avec la Métropole Aix-Marseille-Provence pour récupérer les jets clandestins, décharges sauvages, ou dépôts illégaux d’encombrants dans les rues ». Le fruit de particuliers et professionnels peu scrupuleux.
Ces déchets issus de dépôts illicites représentent pour le centre de tri de la Millière « un peu plus de 1 000 tonnes par mois », soit entre 10 et 15% du volume total traité ici. « C’est pas anodin. C’est un vrai problème à Marseille », constate le responsable du site.
« 85% de revalorisation »
Pour le reste, le gros des apports provient de professionnels du bâtiment, paysagistes, industriels… Les types de déchets sont très variés. Végétaux, plastiques, métaux, bois, cartons… « Nous trions tout par matériaux. Puis nous les reconditionnons et les réacheminons vers des filières de revalorisation ou de recyclage », explique le responsable du site de La Millière.
« On va aussi avoir du déchet en mélange, qu’on va massifier, dé-ferrailler, dont on va devoir retirer le PVC. Puis le broyer et le transformer en ‘pré CSR’ ». Comprendre : le « combustible solide de récupération » (CSR). Un combustible issu des déchets, qui alimente principalement les chaufferies d’industriels, comme les cimentiers.
« Ici, nous sommes à 85% de taux de revalorisation », avance Damien Amoretti. Les 15% restants étant « des déchets inertes que nous ne sommes pas encore en mesure de revaloriser. Ils sont donc enfouis ».
À Marseille, on compte trois à quatre sites de cette taille, selon le responsable de La Millière. De quoi prendre conscience, à notre échelle, du volume immense de déchets que nous générons.