La Ville de Marseille va signer un bail de longue durée avec l’OM pour la mise à disposition du stade Orange Vélodrome. Le contrat s’étale désormais jusqu’en 2041, et permettrait d’augmenter les recettes de la mairie « d’un million » d’euros selon elle.
C’est un feuilleton depuis que le nouveau stade Vélodrome a été livré en 2016. L’immense stade de 67 000 places, construit en partenariat public-privé (PPP), représente aussi une facture énorme pour les Marseillais, puisque la Ville en est propriétaire et l’Olympique de Marseille locataire.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, qui a plusieurs fois exprimé son souhait de vendre l’enceinte à l’OM, estime le prix à un milliard d’euros. De son côté, la chambre régionale des comptes notait en 2024 que le stade « coûte plus de 10 millions d’euros à la ville chaque année, après prise en compte du loyer, payé par les contribuables et non par les usagers du stade ».
C’est pour cela que, depuis des années, le loyer de l’Olympique de Marseille grimpe continuellement. Initialement fixé par la Ville de Marseille à 5 millions d’euros annuels, puis revu à 6,5 millions d’euros en 2020, il est passé à 8 millions en 2023. Le dernier conseil municipal de la mandature s’apprête à voter un nouveau bail avec le club ce jeudi 18 décembre.
« Nous aurions gagné un million de plus l’année dernière »
Cette fois, la complexe méthode de calcul entre part fixe et et part variable (en fonction notamment des recettes d’exploitation du stade) évolue encore. Une équation mathématique que l’adjoint aux finances de Marseille, Joël Canicave, juge plus favorable à la municipalité.
« On passe de 8 millions à 9,4 millions » sur la part fixe annuelle. Une estimation à prendre avec des pincettes puisque cette dernière variera selon le taux d’occupation des événements hors match de football (concert, rugby, etc.). La part fixe pourrait donc au final légèrement baisser.
Selon l’adjoint aux finances, c’est surtout « la part variable qui monte, car elle se base désormais sur le chiffre d’affaires et non plus sur le revenu d’exploitation de l’OM ». Ainsi, avec ce nouveau mode de calcul, « l’année dernière, on aurait perçu 3 millions d’euros de part variable au lieu de 800 000 », estime-t-il.
Au total, en prenant en compte le nouveau mode de calcul (fixe et variable), « nous aurions gagné un million de plus l’année dernière », déduit Joël Canicave. Il se base toutefois sur une année plutôt bonne, et les recettes de la Ville pourraient baisser dans des années creuses.
15 ans, « ça permet à l’OM d’investir dans le stade »
Mais ce qui semble le plus notable dans ce nouveau contrat, c’est la durée du bail. Au lieu des trois ans habituels, la convention de mise à disposition du stade Orange Vélodrome s’étale désormais sur 15 ans à partir de 2026. Soit jusqu’en 2041.
Un contrat de longue durée qui vise à rassurer l’Olympique de Marseille, en particulier sur ses investissements et aménagements dans le Vélodrome. « Ça change tout pour se projeter », note l’adjoint aux finances de Marseille. Travaux, aménagements, éclairages, sonorisation… « 15 ans, ça permet à l’OM de se projeter, d’investir dans le stade et d’amortir ».
Et de préciser que « ça sécurise tout le monde, c’est gagnant-gagnant, on défend aussi les intérêts de la Ville », avec la potentielle augmentation du loyer. L’hypothèse de la vente du stade, quant à elle, semble ainsi s’éloigner dans le temps.
