La réforme des retraites de 2023 a été suspendue ce mercredi par l’Assemblée national. Si le Sénat adopte à son tour cette mesure, quels seraient les changements concrets pour les Français nés entre 1964 et 1968 ?

C’est un revirement majeur dans la politique sociale du gouvernement. Mercredi 12 novembre, l’Assemblée nationale a majoritairement voté la suspension de la réforme des retraites adoptée en 2023 sous Élisabeth Borne. Cette mesure a été intégrée au projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, et adoptée par 255 voix contre 146. Le texte doit désormais passer entre les mains des sénateurs.

Le vote a été rendu possible avec les voix du Parti socialiste, des écologistes et du Rassemblement national, tandis que les députés Renaissance se sont abstenus. La France insoumise et les communistes ont voté contre, dénonçant un « simple décalage » plutôt qu’un retour en arrière.

Le bloc central prévoit de mettre en pause cette réforme. Un geste concédé par le Premier ministre, mi-octobre, pour obtenir la non-censure du parti socialiste et la survie du gouvernement. Sébastien Lecornu a fait de nouvelles concessions de dernière minute ce matin, en déposant un amendement pour les carrières longues et certains métiers de la fonction publique, qui a aussi été largement adopté à 250 voix pour, 108 contre et 111 abstentions.

On fait le point sur les conséquences de la suspension de la réforme des retraites, dont l’avenir est encore incertain. En effet, la balle est maintenant dans le camp des sénateurs, majoritairement à droite, qui ont déjà prévenu qu’ils comptaient s’y opposer.

Pour les personnes nées en 1964

L’âge légal de départ à la retraite serait désormais de 62 ans et 9 mois, contre 63 ans prévu par la réforme Borne de 2023. La durée de cotisation requise passerait de 171 à 170 trimestres. Les personnes concernées gagneraient un trimestre à la fois sur l’âge et sur la durée de cotisation.

Pour les personnes nées au premier trimestre 1965

Les personnes concernées partiraient dans les mêmes conditions que la génération 1964 : âge légal à 62 ans et 9 mois. La durée de cotisation serait de 170 trimestres. Par rapport à la réforme initiale, elles gagneraient deux trimestres sur chacun des deux paramètres (âge et cotisation).

Pour les générations nées entre avril 1965 et 1968

À partir de 2028, la progression vers 64 ans d’âge légal reprendrait progressivement avec un nouveau calendrier :

  • Nés en 1965 (à partir d’avril) : départ à 63 ans
  • Nés en 1966 : départ à 63 ans et 3 mois
  • Nés en 1967 : départ à 63 ans et 6 mois
  • Nés en 1968 : départ à 63 ans et 9 mois

La durée de cotisation serait de 171 trimestres pour les natifs entre avril et décembre 1965 et 172 trimestres pour les générations suivantes. Ils gagneraient un trimestre d’âge légal par rapport à la réforme de 2023.

Carrières longues et fonctionnaires : un trimestre de plus gagné

Les salariés ayant commencé à travailler tôt resteraient éligibles au dispositif carrières longues, leur permettant de partir avant l’âge légal. Avec la suspension de la réforme, ces travailleurs gagneraient également un trimestre sur leur âge de départ.

Même principe pour les fonctionnaires des catégories actives ou super-actives (policiers, aides-soignantes, surveillants pénitentiaires, égoutiers…) : eux aussi bénéficieraient d’un gain d’un trimestre, à partir du 1er septembre 2026, le temps pour les caisses de Sécurité sociale d’adapter leurs systèmes d’information.

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