Le nouvel outil « Établissement solaire », lancé par Greenpeace et Data for Good, permet de visualiser le potentiel énergétique des écoles. Marseille, où l’ensoleillement est record, tente de transformer cette richesse naturelle en électricité locale.

Marseille, réputée comme étant la ville la plus ensoleillée de France, exploite encore peu cette ressource d’énergie renouvelable. Mais, si les panneaux photovoltaïques sont encore rares, ils commencent à se multiplier sur les toitures.

Pour appuyer cette dynamique, Greenpeace et Data for Good estiment que les bâtiments publics, en particulier les écoles, représentent un gisement important. La plateforme Établissement solaire recense plus de 52 000 bâtiments scolaires publics et estime, pour chacun, la production d’électricité possible si les toits étaient équipés de panneaux.

Selon Greenpeace, ce potentiel s’élève à 14 TWh par an en France, soit l’équivalent de la consommation de 2,8 millions de foyers. Et dans une ville comme Marseille, qui bénéficie de 235 jours d’ensoleillement par an, l’outil souligne à quel point cette énergie reste encore largement sous-exploitée.

solaire, Un nouvel outil révèle le potentiel solaire des écoles marseillaises, Made in Marseille
Sur le site etablissement-solaire.fr, chaque école dispose d’une fiche indiquant son potentiel photovoltaïque.

59 écoles déjà équipées et un plan qui s’étend

La Ville de Marseille compte aujourd’hui 59 écoles équipées de panneaux solaires, 5 supplémentaires en travaux et 29 autres en cours d’étude. Ces projets s’inscrivent dans la stratégie “Marseille 2030, Objectif Climat”, qui vise l’installation de 15 MWc de photovoltaïque sur l’ensemble du patrimoine municipal (écoles, gymnases, piscines, etc.) d’ici 2030.

Les toitures scolaires font partie des cibles prioritaires, sous réserve de faisabilité technique (orientation, structure, ombrage…). La démarche vise à montrer l’exemple sur le patrimoine public, à réduire les dépenses d’énergie et à inciter d’autres acteurs à suivre le mouvement.

« Les communes ont aujourd’hui la possibilité de produire leur propre électricité solaire, en partie autoconsommée par les écoles, mais aussi redistribuée à d’autres bâtiments publics », estime Richard Loyen, délégué général du syndicat professionnel Enerplan.

Ces chantiers ne concernent encore qu’une partie des 470 écoles publiques de la ville, mais traduisent une volonté publique d’exploiter enfin un potentiel longtemps négligé.

Une dynamique régionale qui soutient la transition

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la production solaire progresse rapidement. En 2024, la DREAL a enregistré 324 MW photovoltaïques raccordés au réseau, portant la puissance régionale à 2 587 MW, soit une hausse de 17% en un an.

Les petites toitures, typiques des écoles et bâtiments communaux, ont même doublé sur la période et représentent désormais plus d’un tiers des nouvelles installations. Dans les collèges, le Département accélère aussi sa transition avec l’installation de centrales photovoltaïques en toiture sur 30 de ses établissements. C’est le cas pour les collèges Louis Armand, Estaque, Sylvain Menu, Gyptis et Jules Massenet. À terme, ils pourront produire 40% de la consommation électrique de l’ensemble des collèges des Bouches-du-Rhône.

Parallèlement, l’ADEME PACA et la DREAL PACA cherchent aussi à relancer le solaire thermique, destiné à la production de chaleur dans les logements collectifs et bâtiments publics. Mais c’est bien le photovoltaïque qui s’impose aujourd’hui comme moteur principal de la transition énergétique régionale.

Sur les toits d’écoles, une transition qui prend forme

À Marseille, les projets avancent parfois lentement, freinés par les contraintes techniques ou administratives, mais la dynamique semble lancée. Avec ses 59 établissements déjà équipés et un objectif de 15 MWc d’ici 2030, la ville pourrait transformer son ensoleillement en véritable ressource publique.

L’outil Établissement solaire rappelle le rôle central des écoles dans cette démarche : « les écoles sont des lieux emblématiques du service public, au cœur des quartiers ; elles peuvent devenir un moteur de la transition énergétique locale », conclue Greenpeace, alors que la transition solaire s’installe à petits pas sur les toits d’écoles marseillaises.

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