Ce 15 décembre, les élus métropolitains ont voté un accord de principe pour aider « Safe place for science », un dispositif d’accueil de 31 chercheurs américains lancé en mars dernier par Aix Marseille Université.
Lors du conseil de la Métropole Aix-Marseille-Provence ce 15 décembre, les élus ont voté un accord de principe pour soutenir Safe place for Science lancé en mars par la fondation Amidex. Ce dispositif est le premier en France à accueillir des chercheurs américains dans les laboratoires d’Aix Marseille Université, après les annonces des coupes budgétaires de l’administration Trump.
« C’est un très beau travail que nous avons réalisé avec l’université. Cela va nous permettre d’aider les laboratoires qui accueillent les chercheurs américains pour financer des équipements utiles à leurs recherches », assure Emmanuelle Charafe, vice-présidente de la Métropole déléguée à l’Enseignement supérieur et la Recherche.
En tant que chercheuse en cancérologie, l’élue métropolitaine se félicite de « contribuer à un financement destiné à rester sur le territoire ». Le montant exact de cette aide doit être voté lors du prochain conseil en avril, après les élections municipales de mars 2026.
Aix Marseille Université choisira ensuite vers quels laboratoires la flécher. « Les financements devraient se diriger vers nos filières d’excellence », affirme Emmanuelle Charafe. On peut notamment citer les sciences de la vie et de la santé comprenant le Marseille Immunology biocluster (MIB) pour sortir la recherche des laboratoires.
31 chercheurs en 2026
Ce soutien de la Métropole vient s’ajouter aux 17 millions d’euros de la fondation Amidex, échelonnés sur trois ans, pour accueillir 21 chercheurs américains. En avril dernier, la plateforme nationale Choose France for Science, financée en partie par le plan d’investissement France 2030, a aussi permis de rallonger le dispositif local pour accueillir dix chercheurs supplémentaires.
Au total, ils seront donc 31 chercheurs à intégrer amU fin 2026, sur 268 candidatures éligibles. Neuf chercheurs travaillent en sciences humaines et sociale, 11 en sciences de l’environnement, cinq en sciences de la vie. Et plus surprenant, certains viennent aussi de la Nasa dont le budget a chuté de 24% en juin dernier.
À ce jour, une quinzaine de scientifiques américains travaillent déjà entre Aix et Marseille. Quand les autres arriveront par vagues en janvier, puis en septembre prochain, le temps d’honorer leurs engagements de cours.
Alka Patel, une des premières chercheuses accueillies
Le programme compte 12 hommes et 19 femmes. Parmi elles, Alka Patel fait partie des premières chercheuses accueillies au sein d’amU. Elle a rejoint le Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée (LA3M) afin de poursuivre son travail sur l’architecture et l’histoire de l’architecture en Asie du sud.
« C’est une chose que je savais depuis longtemps, qu’il y avait des problèmes pour la recherche, surtout pour voyager. Par exemple, c’était pratiquement impossible de voyager à Cuba et aussi en Iran », partage Alka Patel dans une vidéo du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Et de reprendre : « La recherche est vraiment faite dans un autre esprit ici en France, c’est plus collectif. Pour les projets, ici, toujours, on pense en termes d’équipe, et j’apprécie l’esprit de communauté ». Reste à voir si, au terme des trois ans du programme, les chercheurs retireront tous une expérience positive de cet exil professionnel forcé.
