Après son échec de la traversée de la manche à bord de son mini-hélicoptère individuel, le Airscooter, Franky Zapata a rebondi aux États-Unis. Il lance son premier centre de vols de loisirs à Las Vegas avant de commercialiser son engin pour le grand public.

Le Marseillais Franky Zapata, ancien champion du monde de jetski, est du genre à rebondir après les échecs. Comme celui de juillet 2025, avec une tentative ratée de la traversée de la Manche à bord du Airscooter. L’appareil et son pilote ont fini dans l’eau, sans dégât ni blessure, mais en direct sur les télés de France et du monde.

« Ça a été bénéfique pour nous en termes de recherche et développement. On avait déjà cette sécurité de pouvoir voler 7 à 8 minutes malgré la perte de moteur. Après la Manche, et quatre semaines d’efforts, on a réussi à sécuriser une heure de vol en cas d’avarie », nous confie l’ingénieur autodidacte, entouré d’une équipe d’ingénieurs de pointe.

Sûr de pouvoir traverser la Manche même en cas de panne, il souhaitait retenter la traversée rapidement. « On s’est heurté aux difficultés administratives. Autorisations tardives, conditions météo et politiques compliquées, c’est devenu impossible. Alors on a décidé d’aller aux États-Unis pour voler plus librement et faire nos tests. On a fait l’équivalent d’un aller-retour de la Manche par jour, avec presque 1000 kilomètres de vol en 10 jours ».

Franky Zapata, À défaut de voler en France, le Marseillais Franky Zapata lance sa voiture volante aux USA, Made in Marseille
Le Airscooter de Franky Zapata

« On a créé la mobilité volante comme les gens la rêvent »

Aujourd’hui, Franky Zapata estime que son Airscooter est techniquement abouti. Il promet une autonomie de 2 heures grâce à une motorisation hybride et une légèreté de 115 kilos pouvant atteindre 100 km/h.

Mais surtout un système de pilotage « hyper intuitif, avec des commandes très simples » grâce à un logiciel d’assistance spécialement conçu. « Ça permet de conduire l’engin sans diplôme de pilote, après 20 minutes de tests en simulateur ».

Sa société ne cesse de chercher comment « faire voler les humains, le grand public, de manière facile, sécure et intuitive. Pour démocratiser le vol ». C’est tout l’enjeu du Airscooter, cet aéronef ultra léger personnel, qu’il développe dans son atelier de Châteauneuf-les-Martigues.

Pour lui, il n’y a pas de comparaison possible avec ses concurrents potentiels. « D’abord sur l’autonomie. Les autres plafonnent autour de 15 à 20 minutes contre nos deux heures. Puis le poids ultraléger. Et enfin la pilotabilité accessible à tous. On a vraiment créé la mobilité volante comme les gens la rêvent », clame Zapata.

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Le Airscooter peut décoller et atterrir sur des parkings.

« J’ai pris un café en atterrissant sur le parking d’un coffee shop »

Mais un rêve qui se concrétise de l’autre côté de l’Atlantique. Aux USA, son véhicule volant entre dans la règlementation aérienne pour les engins « ultralight », avec une certaine liberté de vol. Contrairement à la France où la règlementation des ultra-léger motorisés (ULM) lui est moins favorable. « Cette semaine, j’ai pris un café en atterrissant sur le parking d’un coffee shop. C’est incroyable », raconte le Marseillais.

L’inventeur revendique son « amour de la France où on continue de maintenir notre siège, la production et une partie de la recherche et développement ». Mais les USA sont depuis longtemps le pays où Franky se projette pour commercialiser son engin. « Il y a un vrai engouement là-bas. Et surtout une règlementation qui nous permet de toucher une clientèle grand public ».

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« On peut décoller de son jardin et atterrir sur un parking ».

Un premier fly center à Las Vegas pour des vols ouverts à tous

Son business plan commencera par la création d’un centre de vols de loisirs à Las Vegas. « N’importe qui pourra se payer un vol solitaire sur notre circuit. Ou une balade avec moniteur au-dessus des montagnes du Nevada ». Il prévoit un lancement en grande pompe médiatique autour du grand prix de Formule 1 de Vegas en novembre, avant une ouverture officielle en janvier 2026.

Le Marseillais ouvrira ensuite les fly center à la franchise « dans tous les États-Unis. L’aventure américaine commence ». Et il espère aussi vendre son Airscooter aux particuliers. Ces derniers devront en avoir les moyens, alors que le prix avoisine « les 200 000 euros » à la vente.

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Le regard toujours tourné vers la France et Marseille

Et la France ? S’il ne sent pas « qu’on m’encourage, c’est plutôt l’inverse », Franky Zapata ne désespère pas de pouvoir ouvrir un fly center « après qu’on ait rôdé le concept en Amérique ». Du côté de Marseille ? « Ce serait mon rêve, mais c’est trop tôt pour le dire ».

Quoiqu’il en soit, il entend toujours réaliser son exploit national en traversant la Manche. « On retentera l’aventure l’année prochaine, je pense. Si on a les autorisations à temps. Mais la météo, surtout politique, ne permet pas de se projeter sur une éclaircie rapide », observe-t-il.

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