Le géant chinois Shein va s’implanter au BHV Marais et dans cinq Galeries Lafayette en France. Une décision qui suscite l’indignation du syndicat Mode in Sud, dénonçant une concurrence « déloyale » face aux marques françaises.

Le leader mondial de l’ultra fast fashion Shein poursuit sa stratégie d’ancrage en Europe. L’enseigne va implanter dans les prochains mois des corners permanents au BHV Marais à Paris ainsi que dans cinq magasins Galeries Lafayette situés à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims.

Cette annonce provoque de vives réactions du côté des acteurs français de la filière mode. Le syndicat Mode in Sud, basé à Marseille et fédérant créateurs et entreprises du secteur, dénonce une décision « anachronique » à l’heure où la réglementation se durcit en matière de transparence environnementale.

« Une concurrence déloyale »

Dans un communiqué publié le 1er octobre, jour d’entrée en vigueur du décret sur l’affichage environnemental des vêtements, Mode in Sud rappelle que de nombreuses marques françaises, comme JOTT, Sessun, 1083, Agnès b., Petit Bateau ou encore Rossignol, appliquent déjà ces nouvelles règles.

Pour son président Jocelyn Meire, l’installation de Shein dans des enseignes prestigieuses revient à offrir une vitrine à une marque « qui ne respecte aucune norme environnementale, sociétale ni fiscale ».

Le syndicat va plus loin en qualifiant l’opération de « scandaleuse », estimant qu’elle met en danger la créativité et la pérennité des acteurs français, face à des articles « jetables » importés à bas coût.

Contexte législatif tendu

Cette annonce intervient alors que le projet de loi “anti-fast fashion”, adopté en juin au Sénat, est examiné par la Commission européenne. Selon Mode in Sud, le texte, déjà fragilisé, pourrait être remis en cause. « L’urgence est à la prise en compte de la globalité du risque que représente cet acteur nocif en France mais aussi au niveau européen », insiste Jocelyn Meire.

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