À partir du 1er janvier 2026, la Ville de Marseille va limiter à 90 jours par an les locations touristiques de résidences principales, de type Airbnb, contre 120 jours aujourd’hui.

Le conseil municipal de Marseille a adopté ce vendredi 25 avril un rapport limitant à 90 jours par an la durée maximum pendant laquelle les résidences principales peuvent être louées à des touristes. Une mesure qui concerne directement les plateformes de type Airbnb.

Jusqu’à présent, les propriétaires et locataires pouvaient louer leur logement en meublés touristiques jusqu’à 120 jours par an. Mais la loi dite « anti-Airbnb », votée en novembre dernier, permet désormais aux communes de réguler elles-mêmes ce seuil.

À Marseille, la limitation à 90 jours maximum par an prendra effet à partir du 1er janvier 2026. La mairie souhaitait qu’elle entre en vigueur dès cet été. En cas de dépassement, le propriétaire encourra une amende civile de 15 000 euros.

airbnb, À Marseille, les locations Airbnb limitées à 90 jours par an à partir de 2026, Made in Marseille
Le conseil municipal de Marseille.

Une mesure de plus pour « la règlementation la plus stricte de France »

Ce nouveau coup de frein s’ajoute à un panel d’autres règles et actions que la municipalité marseillaise met en place depuis quelques années pour limiter l’explosion des meublés de tourisme. Elle vante régulièrement « la règlementation la plus stricte de France pour lutter contre Airbnb ».

Une position défendue sur fond de crise du logement pour les Marseillais, quand près d’un appartement sur 10 dans le centre-ville est dédié à ces locations touristiques.

 

Après avoir limité le cadre des locations de meublés de tourisme en 2023, et lancé une brigade de contrôle dédiée, la Ville a ensuite resserré les règles en ciblant principalement les résidences secondaires. Avec l’objectif de remettre sur le marché des logements de longue durée pour les habitants.

Depuis, les propriétaires qui souhaitent louer leur résidence secondaire en meublé de tourisme doivent désormais compenser en créant un autre logement à vocation familiale.

Airbnb et l’opposition pointent les limites d’une mesure « politique »

Du point de vue de la principale plateforme de location de meublés de tourisme, la limitation à 90 jours n’aura que peu d’impact sur le logement. À Marseille, « près de 9 annonces sur 10 sont des chambres chez l’habitant ou des logements loués moins de 120 jours », estimait Airbnb par communiqué en début d’année.

Le groupe ne se privait pas de pointer « le déficit de construction neuve et la vacance des logements » comme « principales causes des tensions sur le logement à Marseille ». Regrettant « la dimension purement politique de cette mesure de diversion ». Selon ses propres chiffres, « les locations de courte durée dédiées représentent 0,3 % du parc de logements à Marseille ».

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Le conseiller municipal d’opposition et ex-député Renaissance, Lionel Royer-Perreaut, a réagi à la nouvelle règlementation Airbnb.

Cette position a trouvé un écho au sein de l’opposition au conseil municipal ce vendredi 25 avril. En particulier chez Lionel Royer-Perreaut, ancien maire des 9-10 et ex-député Renaissance. L’élu pointe également une « posture politique » et « confiscatoire ». « C’est un mensonge de laisser croire que cette mesure peut contribuer efficacement à mettre sur le marché des logements qui n’y sont pas ».

La plateforme estime par ailleurs qu’en 2023, 800 000 voyageurs ont séjourné dans des locations de courte durée à Marseille « générant ainsi 465 millions d’euros de retombées économiques ». Ainsi que « 4,2 millions d’euros de taxe de séjour » remis par Airbnb à la municipalité.

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