La Région Sud vient de voter la mise en place du versement mobilité régional (VMR). Une taxe pour les entreprises de plus de 11 salariés destinée à financer les projets de transports.

Après plusieurs semaines de débats au sein des syndicats patronaux, la Région Sud a acté le versement mobilité régional (VMR) le 23 avril : une contribution des entreprises d’au moins 11 salariés pour financer le développement des transports régionaux. Cette taxe à hauteur de 0,15% de la masse salariale entrera en vigueur ce 1er juillet 2025.

Ainsi, de juillet 2025 à janvier 2026, la Région devrait récupérer 37 millions d’euros de la part des entreprises dont « 10% seront fléchés sur le développement des transports dans les zones rurales et montagneuses », précise Jean-Pierre Serrus (Renaissance), vice-président aux transports.

Ces recettes doivent contribuer à augmenter la fréquence des trains régionaux de 30%. « Nous sommes passés de 590 à 760 trains entre 2023 et 2025 », précise l’élu.

La collectivité poursuivra aussi la modernisation des dessertes fines des lignes, comme celle de la Côte Bleue, et la décarbonation des mobilités. « 75 autocars des Bouches-du-Rhône passeront à l’électrique en 2025 », poursuit Jean-Pierre Serrus.

Une taxe abaissée à 0,08% en janvier 2026

Opposés à cette taxe dans un premier temps, les syndicats patronaux ont négocié avec le président Renaud Muselier (Ren) la veille de l’assemblée plénière qui s’est tenue le 23 avril. Philippe Korcia, président de l’UPE 13, a obtenu la baisse du taux de 0,15% à 0,08% à partir de janvier 2026.

Le montant des recettes devrait donc être du même acabit en 2025, puis en 2026, pour atteindre peu ou prou les 75 millions d’euros.

Le représentant du syndicat départemental a également plaidé pour déployer un fonds régional de 50 millions d’euros afin d’aider les entreprises en difficultés, notamment touchées par l’augmentation des droits de douanes des États-Unis et le contexte économique national en berne.

De son côté, Alain Gargani, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Sud et élu régional, a obtenu la création d’une plateforme « satisfait ou remboursé » si moins de 80% des trains sont maintenus ou à l’heure dans l’année. Ainsi que la baisse de 20% du prix des abonnements TER ZOU! qui réduit, par ricochet, les charges des employeurs. Ces nouvelles mesures font partie du plan « Valeurs » voté également en plénière ce mercredi 23 avril.

Près de 9000 entreprises concernées

Concrètement, cette taxe ne concernera que 3,5% des entreprises (celles d’au moins 11 salariés) sur l’ensemble des six départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans les Bouches-du-Rhône, 7% des entreprises seront impactées, estime l’UPE 13. Soit 9 100 entreprises.

Mais pour Philippe Korcia, ce sont ces entreprises « qui tirent l’économie locale » bénéficient aussi des transports pour leur développement. Et « il est donc normal qu’elles participent à leur mesure au développement de l’attractivité du territoire ».

L’UPE 13 a donc poussé pour intervenir directement dans les choix de projets de mobilité. Avec une attention toute particulière pour la zone de Fos-sur-Mer. Un secteur qui se prépare, dans la prochaine décennie, à accueillir des milliers d’emplois.

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