À Vauban, Coquillettes et Fusilli perpétue la tradition des pâtes artisanales

Installé au cœur de Vauban, un discret atelier-boutique ravive un savoir-faire artisanal parfois oublié : la fabrication de pâtes fraîches. Matthieu, fondateur de Coquillettes et Fusilli, façonne chaque jour pâtes, raviolis et gnocchis, labellisés « Fabriqué à Marseille ».

Derrière le comptoir, l’artisan accueille les habitants du quartier dans un espace mêlant fabrication et vente directe. Situé boulevard Notre-Dame, l’atelier propose des recettes qui évoluent au fil des saisons, avec régulièrement une nouveauté à découvrir.

Une aventure née dans la cuisine familiale

« Le voisin qui fait des pâtes » : c’est ainsi que Matthieu Angioni résume les débuts de son aventure. D’abord destinées à ses enfants, ses préparations font rapidement parler d’elles. Le bouche-à-oreille opère, les commandes se multiplient, et lorsqu’un local se libère dans le quartier, c’est le déclic.

Pour l’artisan, l’objectif est de faire revivre un geste culinaire en voie de disparition. Chez sa grand-mère, les pâtes se préparaient à la main, un souvenir qui l’a naturellement conduit vers ce métier. Aujourd’hui, le nom de sa boutique incarne l’alliance entre tradition et créativité : « Coquillettes » pour l’évocation tendre de l’enfance, « Fusilli » pour la touche plus moderne.

Le geste artisanal comme lien social

Au-delà de la fabrication, ce qui motive Matthieu, c’est la rencontre. Voir des enfants tirer leurs parents dans la boutique ou entendre un client raconter que ses gnocchis lui rappellent ceux de son enfance : c’est là que tout prend sens.

Mais ce travail demande de l’effort. Les journées de Matthieu commencent à 6h du matin, seul aux fourneaux, avec la fabrication des commandes. Une exigence qui explique en partie la disparition progressive de son métier selon lui. Au même titre que la forte concurrence avec les produits industriels et la présence de plus en plus importante de pâtes artisanales en supermarché.

Pour se démarquer, Matthieu choisit donc soigneusement ses partenaires, notamment les restaurateurs qui reconnaissent la valeur du travail manuel.

Une fabrication locale et responsable

L’engagement de Matthieu se traduit également dans le choix des ingrédients : semoule de blé dur marseillaise, œufs de Trets, sans ajout inutile. La priorité : proposer un produit simple, sain et transparent.

L’atelier est labellisé « Fabriqué à Marseille » depuis quelques mois, un dispositif auquel l’artisan a activement contribué. Il y voit un moyen de valoriser les talents locaux et de donner un cadre clair et reconnu à l’artisanat marseillais.

Sa démarche se prolonge jusque dans les détails : emballages en carton recyclé, matériaux réutilisés pour l’aménagement, et même acceptation de la monnaie Sauvage, monnaie locale alternative avec des pièces fabriquées en plastique recyclé issu des collectes dans toute la ville.

Et si les pâtes préférées de Matthieu sont les rigatoni et les spaghetti, le produit phare ici, c’est le gnocchi. Des nouveautés à essayer toute l’année, avec des ingrédients locaux et de saison.