Miki est une marque de mode labellisée « Fabriqué à Marseille » qui ne pourrait être plus locale, avec des tissus de seconde main transformés en pièces uniques.
Marlène nous ouvre la porte de son appartement marseillais, où la chambre d’amis s’est transformée en atelier. Entre tissus colorés et machine à coudre, elle nous raconte l’histoire de Miki, une jeune marque de vêtements née en 2022 et déjà labellisée « Fabriqué à Marseille ».
À la base, un hobby
Juriste de formation, Marlène a su faire de son hobby une marque reconnue. À l’origine, Miki est un projet familial, monté avec sa cousine. Mais contraintes de temps et de budget obligent, Marlène a fini par prendre seule les rênes de l’aventure. Du lundi au jeudi, elle enfile sa casquette de juriste et se met derrière son ordinateur. Et le vendredi, elle sort ses patrons et sa machine à coudre.
Tout est parti d’un constat personnel : « Je me lasse très vite de mes vêtements. Je voulais trouver une solution pour les recycler », confie Marlène. Au départ, elle s’intéresse à l’effilochage, une technique qui consiste à séparer les fibres d’un tissu pour fabriquer de nouveaux fils.
Mais elle se heurte vite à une difficulté : la fast-fashion utilise peu de fibres naturelles et beaucoup de mélanges synthétiques, rendant le recyclage complexe. De fil en aiguille, elle choisit donc de se tourner vers la création de vêtements en utilisant des tissus de seconde main, sans processus d’effilochage.
Une marque de mode éco-responsable
Si Marlène a toujours aimé les vêtements, le dessin et les couleurs, se lancer dans la mode n’était pas forcément une évidence. Toutefois, après un an de cours de patronage et de couture auprès de sa cousine, le duo s’est lancé.
Miki puise sa matière dans la récup’. Entre des voyages à Emmaüs et des dons d’amis, ou encore des solutions plus niches, comme les tapissiers du quartier de Marlène qui lui fournissent des chutes. Des tissus tous très colorés, remplis de motifs, qui font l’identité de Miki.
Pour l’instant, Miki ne rapporte pas de salaire à sa créatrice, mais ce n’est pas le but. « Si je devais produire plus pour gagner plus, je trahirais l’esprit de l’upcycling », explique Marlène.
Une démarche éco responsable saluée par la municipalité, qui lui a attribué il y a un an le label « Fabriqué à Marseille ». Un gage de qualité et de visibilité : « Le label ouvre des portes, comme la possibilité de participer au salon Made in France à Paris, ce qui serait inaccessible autrement pour de petits créateurs ».
Des créations uniques et accessibles
Chaque semaine, Miki met en vente une pièce unique via les réseaux sociaux. Le concept séduit : « Je suis toujours surprise que les gens achètent sans voir la pièce en vrai ». Le prix, fixé selon ce qu’elle estime juste, reste souvent inférieur au temps de travail réel : « Je préfère rendre la mode écoresponsable accessible. Je ne veux pas vendre une sacoche banane à 50€, même si le temps de travail coûte plus ».

Des pièces qu’elle a parfois l’occasion de montrer au public, notamment lors d’événements et de marchés. Et aussi pendant la slow-fashion week du collectif Baga, dont Marlène fait partie. Avec ses deux modèles, elle a pu montrer son univers. Pour elle, appartenir à ce collectif est une « force de frappe », qui permet de se soutenir en tant que petits créateurs marseillais.
Dans son modeste atelier marseillais, Miki grandit à son rythme. Une couture consciente, et à l’image de sa fondatrice : joyeuse, colorée, et profondément ancrée dans sa ville.