À bord du Kraken, amarré à Marseille tout le mois de juillet, l’association de protection du milieu marin Wings of the Ocean sensibilise le public à la pollution plastique.
« Le meilleur plastique, c’est celui que l’on ne produit pas », explique Ophélie Giraud, chargée de projet à Marseille chez Wings of the Ocean. Installée sur une banquette du Kraken, la jeune femme précise également « que chaque plastique recyclé contient du plastique neuf à l’intérieur, donc ce n’est jamais vraiment recyclé à 100%. Nous on essaye plutôt de réduire, voire de ne pas en utiliser ».
Ophélie Giraud et les 22 autres membres de l’équipage se relaient pour faire les visites guidées du Kraken. Amarré en plein milieu du Vieux-Port, ce grand voilier de 42 mètres, propriété de l’association de protection des océans Wings of the Ocean, ne passe pas inaperçu.
Sa présence a pour but de sensibiliser le grand public à travers l’organisation de visites, ponctuées d’explications sur la pollution plastique. Des œuvres d’arts sont également à découvrir dans le cadre de l’exposition « À l’abordage » du collectif Polymer, engagé lui aussi dans cette bataille contre la pollution des mers.

Caractérisation des déchets
En plus des missions de sensibilisation, le Kraken permet à l’équipe d’effectuer des dépollutions. À la création de l’association en 2018, « on voulait ramasser les déchets en mer mais seulement 1% des déchets restent en surface, tout le reste coule. On ne servait à rien et on polluait plus », se désole la chargée de projet. Depuis, les équipes ont « décidé d’agir en amont, le long des plages, avant que ça ne tombe dans l’eau ».
Plusieurs dépollutions sont organisées durant le séjour de l’équipe de Wings of the Ocean. L’une d’entre elles a eu lieu le 6 juillet sur la plage du Prado, en partenariat avec d’autres associations de ramassage des déchets. « Le but, c’est notamment d’étudier l’impact écologique du Delta festival » sur le long terme, indique Ophélie Giraud.
Les déchets récoltés lors de ces dépollutions sont répertoriés et caractérisés sur le site Wings Map de l’association. Ces données ainsi que « des prélèvements d’eau pour étudier les microplastiques » sont analysés à bord du Kraken. Un mini laboratoire a pris place au sein du voilier. Les données récoltées sont ensuite transmises à une chercheuse basée à Paris. « Faire des ramassages pour étudier les données, ça fait bouger les choses », estime la chargée de projet.
De retour pour l’UNOC
Après plus de deux ans en « chantier », c’est à Nice que le Kraken a d’abord fait son grand retour à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC). Des annonces en faveur des océans y ont été prises, comme la protection de la biodiversité marine ou encore la lutte contre la pollution plastique.
Après cette conférence majeure pour l’association, le Kraken a donc rejoint la ville de Marseille. Celle-ci accueille l’une des plus grandes antennes de Wings of the Ocean. Et être sur le Vieux-Port, « ça nous permet de la visibilité, de faire venir nos partenaires et de montrer qu’on est là », souligne Ophélie Giraud.
Le bateau restera au cœur de la cité phocéenne jusqu’au 13 juillet prochain avant de s’installer à l’Estaque du 14 au 21 juillet et sur l’archipel du Frioul du 21 au 31 juillet.