Aix-en-Provence a orienté toute sa politique culturelle sur une année événement autour du peintre Paul Cezanne. Les chiffres, après la saison estivale, montrent l’engouement des touristes.
C’est l’un des peintres aixois les plus célèbres du monde. Paul Cezanne, connu pour avoir peint la Sainte-Victoire, fait la fierté de la ville d’Aix-en-Provence depuis plus d’un siècle.
Chaque année, la ville attire de nombreux touristes des quatre coins du monde grâce à ses musées et ses expositions. Mais cette année, en août, la fréquentation touristique a augmenté de 5% par rapport à 2024.
L’Office du tourisme aixois et la municipalité ont décidé en 2025 de rendre hommage à l’artiste à travers des lieux emblématiques. La bastide Jas de Bouffan, ancienne demeure familiale de Cezanne qui a attiré 51 300 visiteurs. Et son atelier, dernier lieu de création de Cezanne où il a réalisé des chefs-d’œuvre comme la série des Grandes Baigneuses, qui a attiré 35 000 curieux.
Mais c’est l’exposition au musée Granet, qui se prolonge jusqu’au 12 octobre, qui a « battu des records » de fréquentation par rapport à la grande exposition de 2009 dédiée au peintre. « Nous avons vendu 308 600 billets pour le moment mais nous sommes très confiants pour atteindre notre objectif de 370 000 billets », affirme Michel Fraisset, directeur de l’Office du tourisme.

Des retombées économiques pour l’hôtellerie
Les organisateurs ont également misé sur le marketing en déposant trois marques (Paul Cezanne, Cezanne 2025, Cezanne chez lui) en accord avec le petit-fils du peintre. Au total, près de 22 entreprises (vignerons, confiseurs, chocolatiers) ont été licenciées pour augmenter leurs recettes.
Par ricochet, l’hôtellerie a également tiré son épingle du jeu, en particulier l’hôtellerie haut-de-gamme « les 4 et 5 étoiles », note Michel Fraisset. Les hôtels 3 étoiles ont également enregistré une hausse de 5% de leurs réservations.
Les hôteliers ont profité de cet engouement pour augmenter leurs prix de 7% avec une nuitée moyenne autour de 126 euros. Mais, du côté de la restauration, les résultats sont plus en demi-teinte. « Ceux qui étaient au bon rapport qualité prix n’ont pas eu de difficulté », assure Michel Fraisset.
Un menu des chefs, pour rendre hommage à Paul Cezanne, a également été concocté sous la houlette de Guillaume Gomez, ambassadeur pour la gastronomie de l’Élysée. Le chef Christophe Gavot a d’ailleurs remporté le grand concours à la Villa Gallici.
Un tiers des touristes sont locaux
La majorité des touristes sont Français (78%) et proviennent majoritairement de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (37%) puis d’Ile-de-France, du Nord et d’Occitanie.
Mais la renommée de Cezanne traverse aussi les frontières. 22% de touristes sont étrangers, avec en tête les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et la Belgique.
Cette affluence étrangère a été stimulée par un plan de communication déployé à l’international et « de très bonnes retombées presse » comme un article dans le New York Times qui a cumulé plus de 117 millions de vues.
Perdurer avec « Cezanne chez lui »
La marque « Cezanne chez lui » prendra ainsi le relais de « Cézanne 2025 » pour capitaliser sur cette année culturelle « réussie ». Selon une enquête interne, l’Office du tourisme a mesuré un taux de satisfaction de 95% sur l’exposition et de 90% sur les deux autres sites Cezanne.
Après la fin de l’exposition au musée Granet le 12 octobre, ce sera au tour de la bastide Jas de Bouffan de fermer ses portes le 2 novembre afin de poursuivre sa réhabilitation. Cette bâtisse du patrimoine aixois devrait rouvrir au début de l’été prochain pour profiter notamment aux habitants.