Aquapouss utilise la méthode ancestrale de l’aquaponie pour faire pousser les plantes grâce aux excréments des poissons. La société marseillaise veut sensibiliser les plus jeunes à cette technique basée sur la nature pour développer son système vertueux.

Des poissons rouges pour faire pousser des plantes. L’idée peut paraître farfelue. Mais la société marseillaise Aquapouss utilise une technique ancestrale et naturelle, que ses trois fondateurs ont découvert lors d’un voyage en Colombie, pour économiser l’eau en circuit fermé : l’aquaponie.

En clair, le système ingénieux connecte un aquarium à des plantes ou un potager par un tuyau. Les déjections des poissons, constituées de milliers de bactéries chargées de nutriments, nourrissent les plantes. En échange, les plantes filtrent l’eau de l’aquarium qui reste limpide.

« C’est une technique de culture permettant de faire pousser tous types de végétaux en économisant 90% d’eau. Contrairement à l’aquaculture ou à l’agriculture, il n’y a pas d’arrosage ou de changement d’eau. On a juste à combler l’évaporation », assure Domitille Laude, cofondatrice d’Aquapouss.

Sensibiliser les particuliers et les écoles

Concrètement, Aquapouss a mis au point un kit aquaponique vendu en ligne (entre 300 et 400 euros) pour le grand public et les écoles. Mettre en place cet aquarium surmonté de plantes vertes dans les classes permet de créer une activité pédagogique et ludique pour les enfants qui nourrissent leurs poissons au quotidien.

En novembre dernier, la jeune société a également mené un premier projet pour revégétaliser une place au cœur d’une cité à Septèmes-les-Vallons. Les jeunes et les seniors ont eux-mêmes participé à la construction du système en aquaponie avec un bassin pour les poissons surmonté de végétaux.

« On a créé un petit oasis dans la cité qui est toujours là. Si on implique les gens, ils se sentent concernés. Il y a une histoire sociale à créer autour de l’aquaponie », revendique Domitille.

Aquapouss, À Marseille, les poissons font pousser les plantes grâce à Aquapouss, Made in Marseille
Un kit d’aquaponie

Faire connaître l’aquaponie

Cette technique se développe beaucoup dans des pays en stress hydrique comme au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Mais en France, « c’est encore un petit monde qui gagne à être connu », insiste la cofondatrice.

Dans l’Hexagone, les projets d’aquaponie sont « tous situés dans le nord-ouest » car « un pôle s’est développé entre la Normandie et la Bretagne ». Dans le sud-est, Domitille ne rencontre pas encore de concurrence.

Les investisseurs restent aussi frileux pour développer massivement cette technologie. Car « il est encore trop tôt » et « il n’y a pas encore d’économies d’échelles donc le volume ne les intéresse pas ». Une ferme dans la Drôme a pour autant déjà fait le pari de développer 5 000 m2 pour cultiver des truites en aquaponie.

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