Alors que les indicateurs de la croissance et de l’emploi sont positifs en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les entreprises de la région sont toujours en crise de confiance face à l’instabilité politique nationale.

Le club de la conjoncture économique Provence-Alpes-Côte d’Azur est optimiste ce 23 octobre. Après des mois de difficultés, l’économie régionale reprend des couleurs. Le taux de croissance des chiffres d’affaires des entreprises a augmenté de 5,7% par rapport à 2024, alors que la croissance française peine à dépasser la barre des 1%.

« On constate une résistance plus élevée que la moyenne nationale », note Daniel Margot, président par intérim de la Chambre de commerce et d’industrie Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Cette résilience se mesure en partie aux défaillances d’entreprises en baisse de 2,4% tandis que ce taux monte partout ailleurs en France, sauf en Bretagne et dans le Grand Est. Les secteurs de l’industrie, du transport (-16%) ou l’hôtellerie restauration tirent notamment leur épingle du jeu.

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La brasserie des Danaïdes dans le quartier des Réformés.

Une hausse des déclarations de recrutement de 2,9%

Le taux de chômage se stabilise aussi autour de 8%. « Ce qui est un taux historiquement bas pour la région », note Richard Spinosa, directeur de la performance chez France Travail.

Ce dernier pointe également un taux de retour à l’emploi positif de 38,1%, soit 4 personnes sur 10 qui retrouvent un emploi en six mois. Si ce taux peut sembler bas, il est plus élevé de 1,6 point que la moyenne française.

De son côté, l’Urssaf constate une hausse des déclarations de recrutement de 2,9% qui « profite surtout aux moins de 25 ans en CDI », assure Franck Barbe, directeur de l’Urssaf Paca.

Les artisans continuent de souffrir

Pour autant, les artisans continuent de souffrir. Quatre artisans sur 10 enregistrent une baisse d’activité au cours du premier semestre de 2025. Ce chiffre a d’ailleurs augmenté de 9% depuis 2023. Ce qui montre une difficulté qui s’installe durablement chez les artisans locaux, même s’ils tentent de maintenir leurs effectifs.

Ces boulangers, électriciens, menuisiers perdent confiance dans les institutions au même titre que le reste des chefs d’entreprises. Les baisses d’aides pour les contrats d’apprentissage ou l’instabilité politique sont des causes parmi d’autres. « Ils n’investissent plus et n’innovent plus », regrette Daniel Margot qui s’inquiète des conséquences futures de cette frilosité.

« On a besoin d’un budget 2026 », réclame pour sa part Yannick Mazette, président de la chambre des métiers et de l’artisanat locale (CMAR). Mais le texte, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, pourrait impacter les commerçants en validant la baisse du seuil de la franchise de TVA en passant de 85 000 à 37 500 euros.

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