Fondée fin 2023 à Marseille, la biotech Neocor Therapeutics met au point un traitement pour régénérer le cœur des patients atteints de maladies rares ou d’insuffisances cardiaques après un infarctus.
L’aventure de Neocor Therapeutics commence sur les bancs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) à Marseille. Quand la chercheuse Francesca Rochais, spécialisée en régénération cardiaque, réussit à mettre au point une solution capable de renouveler des cellules du muscle cardiaque, donc de recréer du muscle, alors que le corps adulte n’est pas en mesure de le faire lui-même.
Ce traitement innovant permet ainsi de traiter deux types de maladies : les cardiomyopathies dilatées (ventricule gauche qui grossit laissant peu de place au muscle) et des insuffisances cardiaques causées par des infarctus. Un brevet protège cette recherche depuis 2018.
Au regard des très bons résultats sur les souris, la chercheuse n’a pu se résoudre à laisser dormir cette innovation révolutionnaire dans une salle blanche. Alors, elle a cherché un partenaire pour monter une entreprise et produire un médicament pour guérir les patients.
En 2022, la spécialiste marseillaise a rencontré Matthieu Metz, qui avait déjà lancé une medtech dans l’imagerie médiale. Deux choix s’offrent à eux : trouver un industriel ou obtenir les droits exclusifs du brevet pour développer l’entreprise. Ils optent pour la deuxième option et cofondent Neocor Therapeutics fin 2023.
Tester le candidat-médicament
Après avoir « sorti le brevet du laboratoire », la biotech cherche maintenant à lancer une production à grande échelle selon les standards pharmaceutiques en 2026.
Elle mènera ensuite les études réglementaires nécessaires au démarrage d’un premier essai clinique (phase I/II) en 2027 pour tester la toxicité du traitement et sa capacité de guérison sur les patients.
Ce traitement, appelé candidat-médicament, consiste en une seule injection par intraveineuse. La solution est encapsulée dans un virus inoffensif pour se diffuser dans tout le corps, dont le cœur. « Les patients devraient ressentir moins d’essoufflement et moins de fatigue donc une meilleure qualité de vie au quotidien et se remettre en mouvement », indique Matthieu Metz.
Se lancer en Europe, puis aux États-Unis
Pour effectuer ces tests laborieux, Neocor Therapeutics est accompagné par l’accélérateur Eurobiomed, et recherche 7,5 millions d’euros. L’État, via le plan France 2030 (programme d’investissement pour la souveraineté française) et BPI, lui a mis le pied à l’étrier avec le label i-lab assorti d’une subvention de 370 000 euros.
« Cette subvention va nous permettre d’accélérer notre développement préclinique et réglementaire pour proposer plus rapidement aux patients une véritable solution curative, en passant d’une logique de ralentissement de la maladie à une véritable régénération du cœur », affirme le dirigeant.
L’ingénieur souhaite ainsi démarrer les tests en Europe, spécifiquement en France depuis ses locaux dans le laboratoire de recherche de la Timone, avant d’exporter ce traitement aux États-Unis où il espère soigner des milliers de patients qui n’ont, pour l’heure, aucun traitement adapté.