Pour faire face à la spéculation immobilière et à la vacance des logements dans des quartiers marqués pas des difficultés d’accès au logement, la majorité du Printemps marseillais veut voter ce vendredi lors du conseil municipal une hausse à 60% de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires.
Depuis 2015, la taxe d’habitation sur les résidences secondaires était déjà majorée de 20% par rapport à celle d’une résidence principale, mais la majorité municipale veut aller encore plus loin en basculant ce taux à 60%, le plafond maximal autorisé par la loi, dès 2022.
L’objectif est d’inciter les propriétaires de résidence secondaire à remettre sur le marché des biens non affectés à la résidence principale, dans des zones caractérisées par des difficultés marquées d’accès au logement. Les villes de Paris, Lyon, Montpellier, Nice ou Bordeaux ont déjà mis en place des majorations similaires. Avec cette mesure, la Ville espère remettre sur le marché environ 5% de résidences secondaires en résidences principales, comme ce fut le cas à Paris.
Les propriétaires qui sont dans l’une des situations particulières suivantes peuvent-être exonérés de cette augmentation : « personnes contraintes de résider dans un lieu distinct de leur habitation principale pour des raisons professionnelles, personnes de condition modeste, hébergées durablement dans un établissement de soin ou une maison de retraite, et qui conservent la jouissance de leur ancienne habitation, personnes qui, pour une cause étrangère à leur volonté, ne peuvent affecter le logement à un usage d’habitation principale » précise la délibération du conseil municipal.
Cette taxe permettra aussi de remettre du beurre dans les finances de ville, de l’ordre de 3 millions d’euros par an.
En complément, la Ville va mettre en place une subvention à l’URHAJ (Union Régionale pour l’Habitat des jeunes), en coordination avec l’Anah (Agence nationale de l’habitat), pour aider les propriétaires qui ont du mal à financer des travaux pour remettre en location leur logement. Et en échange, ils devront les louer à des jeunes en situation de précarité.