Dans les Bouches-du-Rhône le taux d’abstention pour les élections départementales a frôlé les 70%. À l’image du scrutin régional, c’est un match très serré qui s’annonce pour le second tour entre le Rassemblement national et Les Républicains. L’Union de gauche, écologiste et citoyenne, peine à se maintenir hors de Marseille.
L’élection départementale s’est faite bien plus discrète depuis dimanche soir dans les médias que celle des régionales. Mais l’issue pourrait y ressembler. Arrivé en tête au 1er tour avec 29,95% des voix, le Rassemblement national devance la liste menée par Martine Vassal (Provence Unie) qui rassemble l’union de la droite et du centre, avec 28,1%. En 3e position, la liste de l’union de la gauche, en difficulté, remporte tout de même 17,68% des suffrages.
À Marseille, qui regroupe 12 des 29 cantons que compte le département, c’est le RN qui mène le bal avec 30,1% des suffrages, devant la droite avec 26,7% des voix et la gauche avec 25,7%. Le parti d’extrême droite se qualifie pour le second tour dans 24 cantons.
Mais dans une élection qui se jouera exclusivement en duels au second tour, par canton, il ne faut pas se fier entièrement au total de voix récoltées par les listes au premier tour.
Martine Vassal compte bien garder son siège
Présidente sortante, Martine Vassal et son binôme Lionel-Royer Perreaut, maire des 9e-10e arrondissements, arrivent largement en tête dans le 10e canton avec 45,95% des voix. « Notre capacité à rassembler a donné une légitimité forte à nos candidats de la Provence Unie. Il reste à confirmer notre avantage dimanche prochain pour écarter les candidats du Rassemblement national […] un danger pour notre territoire » a-t-elle réagi dimanche soir, depuis son QG de campagne. Sa liste arrive en tête dans 13 cantons sur 29, mais elle peut compter sur une vingtaine de cantons qui lui semblent favorables au second tour.
C’est à Aix-en-Provence que la liste Provence Unie a laissé quelques plumes, où les binômes présentés n’accèderont pas au second tour, devancés notamment par La République en marche (canton 2) et l’Union de gauche, écologiste et citoyenne (canton 1) .
En difficulté, l’Union de la gauche joue la plupart de ses cartes à Marseille
À gauche, d’ailleurs, la déception est grande. Portée par la victoire du Printemps marseillais en juillet dernier, ce rassemblement (sans les insoumis) espérait transformer l’essai à l’échelon départemental. Les résultats ne laissent pas entrevoir une potentielle majorité au conseil départemental. La liste jouera tout de même ses cartes à Marseille au second tour dans 7 des 12 cantons de la ville (pour 3 cantons hors de Marseille).
Notamment dans le canton 1, où Benoit Payan, maire de la ville, et Sophie Camard, maire du secteur (1-7), l’emportent haut la main avec 49,80% des suffrages. Sans adversaire vassaliste en face, et dans un hyper-centre de Marseille qui semble acquis à la gauche, le boulevard semble dégagé pour le duo. Comme pour deux autres binômes de la liste d’union en tête dans leurs cantons : Nouriati Djambaé et Anthony Krehmeier (maire des 2-3) dans celui de Marsseille-2, Audrey Garino et et Yannick Ohanessian dans le canton Marseille-11.
C’est plus compliqué au nord et à l’est de la Ville, où les 6 cantons voient le RN en tête. Samia Ghali arrive en seconde position dans le canton 4, à cheval entre le 14e et le 15e arrondissement (son fief), où elle candidate avec Azad Kazadjian. Elle sort du premier tour avec 27,66 % des suffrages exprimés, derrière Paul Charpentier et Caroline Sicard (RN) qui cumulent 33,74 % des suffrages exprimés. Un retard d’un peu mois de 400 voix pour l’ancienne maire socialiste des 15-16, qui pourrait être compensé par un report des 12,18 % de voix des candidats de gauche disqualifiés, Rebia Benarioua et Anne Di Marino (783 voix). Voire également d’un report des binômes LREM et LR, en vue d’un barrage à l’extrême droite.
La carte interactive des résultats à Marseille