Au sein de l’établissement hospitalier de la Timone, la pharmacie du CHU assure la réception, le suivi et le stockage des flacons de vaccins, avant de les livrer aux différents centres de vaccination du département. À ce jour, 481 324 doses auront été acheminées par ce pôle médical depuis l’ouverture de la vaccination. Reportage.
Il est devenu l’un des pôles essentiels du département en réponse à l’épidémie de Covid-19. Au CHU de la Timone, la pharmacie se présente comme le lieu où convergent les doses de vaccin, de leur réception et leur stockage jusqu’à leur redistribution. Comme chaque mardi matin, les livraisons du vaccin Pfizer-BioNTech sont réceptionnées dans les entrepôts de la pharmacie où travaillent en coordination les préparateurs, pharmaciens et internes.
Depuis le lancement du dispositif d’acheminement, quelque 186 000 doses auront été distribuées par le Département des Bouches-du-Rhône, qui assure 42 % du transport global des vaccins dans 181 lieux de vaccination. Un système de navettes qui dessert les pôles santé, hôpitaux, résidences autonomie, foyers de vie, centres de vaccination agréés par l’Agence régionale de santé (ARS).
481 324 doses livrées sur le territoire
Au total, ce centre névralgique aura délivré depuis le 5 janvier 481 324 doses, en majeure partie des vaccins Pfizer (85,9%), suivi des vaccins Moderna (9,5%) et Astra Zeneca (4,4%). « Nous recevons les flacons 1 à 2 fois par semaine, les fournisseurs nous indiquent à l’avance combien de doses ils pourront nous fournir, ce qui nous permet d’en informer les centres, nous explique le docteur Pierre Bertault-Peres, responsable de la pharmacie de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Nous ajustons en permanence, le plus important pour moi est qu’il n’y ait aucune annulation ou retard au niveau des vaccinations, car cela perturbe totalement l’organisation des centres. Nous indiquons donc d’une semaine à l’autre notre capacité d’approvisionnement, qui va généralement entre 7 000 et 8 000 doses. Nous sommes dans une région où la plupart des demandes concernent le vaccin Pfizer, voilà pourquoi nous en avons plus régulièrement ».
Dès 9h, les camions déambulent sur cette zone de stockage, avant que les doses ne rejoignent les super-congélateurs installés dans le bâtiment. -75 degrés indique le plus gros d’entre eux, conservant les vaccins et pouvant contenir jusqu’à 300 000 flacons. À côté, un autre frigo, de la même taille qu’un ménager, abrite les vaccins Moderna à -20 degrés. Les doses d’Astra Zeneca sont quant à elles disposées dans une chambre froide, pouvant être conservées entre 4 et 8 degrés.
Une plateforme logistique essentielle dans le processus
Chaque carton contient 975 flacons. Ce mardi, 10 étaient livrés par un fournisseur belge. Une fois arrivés sur site, ces derniers sont transportés pour que les vaccins soient « préparés », c’est-à-dire fichés par les préparateurs pour assurer le suivi des doses, avant la validation du pharmacien.
Un système logistique essentiel dans l’acheminement vaccinal. « Tout est « mouchardé » pendant le voyage grâce à un petit boîtier, cela permet d’enregistrer les courbes de températures et s’assurer que tout est aux normes, continue le pharmacien. Les cartons sont conservés dans la glace quand ils arrivent et, une fois qu’ils ont été déballés, il faut aller très vite pour assurer ce suivi, étiqueter les flacons et les entreposer dans les congélateurs ».
Les vaccins seront par la suite livrés dans trois zones : sur Marseille, à l’Ouest du département et à l’Est, selon les demandes des centres. Le Pfizer peut être conservé 5 jours seulement, jusqu’à 1 mois pour le Moderna et encore davantage pour l’Astra Zeneca. « On trouve toujours des volontaires à la vaccination qui ne font pas partie des publics cibles déterminés par le gouvernement. Cela permet d’éviter le gaspillage des doses ». Grâce à ce système, la pharmacie de la Timone approvisionne 316 centres du département.
Et dans une situation sanitaire inédite, le mot d’ordre est à l’union entre les collectivités, lesquelles proposent des initiatives complémentaires pour acheminer un maximum de doses auprès de la population : après l’ouverture des vaccinodromes de la Ville de Marseille, le Département aura de son côté lancé le bus de la vaccination dans les petites communes. À ce jour, 2 146 auront été vaccinées depuis le 23 mars par le biais de ce dispositif.