La crise sanitaire impacte les populations les plus vulnérables. Des mesures d’urgence ont été annoncées ce jour par la Ville de Marseille, dont la distribution de 1000 repas et la création de 100 places d’hébergement d’urgence.
Dans ce contexte sanitaire, la Ville de Marseille renforce ses dispositifs d’aide aux personnes les plus précaires. « Le reconfinement vient fragiliser des dizaines de milliers de familles, déjà impactées par le premier confinement. Nous devons gérer cette urgence sociale, avec des budgets qui ne sont pas à la hauteur, explique Audrey Garino. On racle les fonds de tiroir ».
Sur le terrain, l’aide alimentaire à destination des plus précaires va être doublée progressivement, pour atteindre la distribution de 1 000 repas quotidiens (contre 500 normalement) et de 1 500 masques et de kits d’hygiène.
Les effectifs du Samu Social dans ses missions de maraudes vont être renforcés. Le dispositif de veille sociale a été réactivé pour les personnes isolées, dont l’objectif est de réaliser des appels réguliers pour prendre des nouvelles des personnes isolées.
Parmi, les nouvelles mesures, la Ville a acté la création de 100 places d’hébergement d’urgence, avec les services de l’Etat, pour les sans-abri et les femmes victimes de violences conjugales. Des bâtiments devraient également être réquisitionnés pour les accueillir.
La Ville ne souhaite pas dévoiler le lieu, mais Audrey Garino, déléguée aux affaires sociales et la lutte contre la pauvreté, indique que ces places supplémentaires seront créées « dans les prochaines semaines » et qu’un travail est effectué pour « un meilleur maillage sur le territoire ».
1 million d’euros affectés au volet social
Pour financer ces mesures, le Printemps Marseillais a réorienté ses lignes de crédits différemment. Dès vendredi soir, 600 000 euros ont été réaffectés au volet social. « On s’est battu contre des choix budgétaires et politiques superficiels qui ne correspondaient pas à la vision qu’on avait de la Ville de Marseille, comme des opérations de communication, pour fabriquer du papier glacé », explique le premier adjoint Benoît Payan, qui a entre autres en charge cette délégation.
Ainsi, 350 000 euros de ce budget com’ ont donc été aiguillés sur ces dispositifs solidaires. « D’autres adjoints ont fait la même chose par responsabilité politique ».
A l’heure actuelle, la Ville a mobilisé 1 million d’euros sur la question sociale, « et ça risque d’augmenter », précise Audrey Garino, soulignant au passage que le Samu était sous-doté « depuis des années ».
Le volant financier du Samu Social était « à date de 50 000 euros pour la deuxième ville de France, avec des armoires vides, plus de couvertures de survie, alors qu’on attaque l’hiver », avance Benoît Payan, qui continue ses appels à l’aide auprès de l’Etat, mais également au soutien des autres institutions. « Nous réclamons au Département et à la Métropole la mise en œuvre d’un front commun pour une réponse commune ».