Le ministre de la Santé, Olivier Véran, était à la Timone pour faire le point sur la situation sanitaire à Marseille. Il a visité le service de réanimation de l’hôpital, alors que le monde économique et politique local se soulève contre les mesures de fermeture dans la restauration. Il promet 17 millions d’euros pour les hôpitaux de Marseille.

Alors que la gronde est à son paroxysme à Marseille contre les nouvelles mesures du gouvernement, en particulier la fermeture des restaurants, le ministre de la Santé, Olivier Véran, était en visite à l’hôpital de la Timone cet après-midi. L’occasion de faire le point sur la reprise de l’épidémie de Covid-19 sur le territoire, devant la presse, et une foule de manifestants en colère à l’extérieur.


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« Ces mesures sont temporaires, nécessaires, mais ne sont pas arbitraires »

Ce vendredi 25 septembre, Olivier Véran, entouré des docteurs Véronique Veit, Arnaud Fontanet, Pascal Auquier, et du professeur Lionel Velly, tenait un point presse à La Timone. 

« Je suis venu à Marseille pour accompagner les soignants qui luttent sans relâche. Et parce que les mesures font débat et provoquent inquiétudes et colère. J’ai rencontré les équipes de l’AP-HM, j’ai vu les malades. Dans l’unité de réanimation, sur 15 lits Covid, 14 sont occupés. Il y a eu quatre admissions à Marseille depuis hier soir. Le taux d’occupation est devenu inquiétant, a dépassé le seuil d’alerte maximale et continue d’augmenter. Les médecins m’ont dit que la moitié des malades Covid ont moins de 65 ans. Le coronavirus peut frapper même ceux qui ne se sentent pas en danger », a expliqué le ministre. Les risques de contamination sont forts en cellule familiale et en rassemblements privés, rappelle-t-il.

« La situation au sein des hôpitaux de Marseille est telle que les interventions hors Covid ont déjà commencé à être différées ». Il précise que cette pression n’est pas souhaitable, alors que les traitements des patients pour les pathologies habituelles ont déjà pris un retard conséquent lors de la première vague, en mars.

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« Nous ne pouvons pas prendre de risque. Cela fait plus d’un mois que nous avons des discussions de qualité avec élus du territoire. Je suis venu à Marseille le 27 août dernier. J’ai passé 2 heures de discussions avec les élus pour les alerter que, compte tenu de la situation épidémique sur le territoire, si nous ne prenions pas les mesures nécessaires pour freiner la diffusion du virus, il était possible qu’au bout de quelques semaines, nous soyons obligés de prendre des mesures plus fortes ».

« Mon discours aujourd’hui est le même. Si nous ne prenons le risque d’attendre pour voir si la situation devait s’améliorer d’elle-même, nous prendrions le risque de devoir imposer dans quelques jours ou semaines des mesures encore plus fortes que celles prononcées. Ces mesures sont temporaires, nécessaires, mais ne sont pas arbitraires. Les études montrent qu’il y a plus de risques de se contaminer quand on est dans des lieux clos sans masque, comme les bars. On peut concerter, mais on ne peut pas tergiverser », a-t-il appuyé, en réponse à la colère des restaurateurs.

« Plus de patients à l’hôpital et dans les deux semaines qui viennent. C’est une certitude ».

Arnaud Fontanet, épidémiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses à l’Institut Pasteur, est revenu sur la situation. D’abord à l’échelle nationale, où les chiffres et indices sont inquiétants, même s’ils n’atteignent pas ceux du premier pic en mars. Dans la région, hospitalisations et passages aux urgences sont en « hausse forte ». Mais les nouveaux cas diagnostiqués sont en diminution. « Je resterais prudent sur ce chiffre car il est dépendant de l’accès aux tests. Souvent une diminution comme celle-ci signifie une saturation du système de dépistages. Je ne m’appuierais pas sur ce seul chiffre pour décrire une amélioration », estime-t-il, rappelant que les hospitalisations sont toujours en hausse.   

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« Il faut voir si ces données se stabilisent dans les prochaines semaines », reprend Pascal Auquier, épidémiologiste à l’APHM, appelant à la prudence. « On a vu précédemment des baisses qui ont été suivies de nouvelles augmentations. De toutes façons, il y a une cinétique d’augmentation ces quatre dernières semaines. Mathématiquement, il y aura plus de patients à l’hôpital et dans les deux semaines qui viennent. C’est une certitude ».

Pour le professeur Lionel Velly, anesthésiste en réanimation à la Timone, « on ne voit pas d’amélioration du tout ici. Nous avons 30 patients de plus chaque semaine depuis le 29 août. À la Timone, on a un lit de disponible ce soir, les autres hôpitaux seront en renfort. Il y a 289 lits de réanimation dans les Bouches-du-Rhône, moins de 7 % des lits dédiés au Covid sont libres, et moins de 5 % des lits de réanimation sont libres pour accueillir les non-Covid ». , A la Timone, Olivier Véran promet 17 millions d’euros pour les hôpitaux de Marseille, Made in Marseille

17 millions d’euros pour les hôpitaux de Marseille

Olivier Véran est revenu sur les aides financières de l’Etat pour les hôpitaux de Marseille, avec le plan de reconstruction du parc APHM de 360 millions euros, antérieur à la crise.

Toutefois, il annonce « 15 millions d’aides en trésorerie supplémentaires pour les hôpitaux de Marseille, et 2 millions d’euros de plus pour soutenir la modernisation de soins critiques et réanimation ».

Il rappelle que nationalement, 13 milliards d’euros sont débloqués pour la reprise de la dette des hôpitaux, 6 milliards pour l’investissement, 4 000 lits supplémentaires seront créés, 15 000 personnels supplémentaires embauchés. Pour ces derniers, la revalorisation de 90 euros nets par mois sur toutes les fiches de paie sera effective à la fin du mois de septembre.

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