En réponse à la demande de Samia Ghali d’être première adjointe de Michèle Rubirola (Printemps Marseillais), l’intéressée à faire savoir par communiqué que « l’avenir de Marseille ne doit pas se jouer autour d’une revendication individuelle. Je ne serais l’otage d’aucun chantage, je réfute ces pratiques bien éloignées des enjeux et j’invite Samia Ghali à faire de même« .
A J-1 de l’élection du maire de Marseille, la campagne continue sa série de rebondissements. Ce matin, au lendemain d’une rencontre entre les deux élues de gauche, Samia Ghali avait demandé publiquement d’obtenir le poste de 1er adjoint sur la liste de Michèle Rubirola. Par voie de communiqué de presse, la tête de liste du Printemps Marseillais a implicitement décliné sa proposition.
Retrouvez l’intégralité du communiqué :
« Dimanche, les Marseillaises et les Marseillais nous ont placé largement en tête sur l’ensemble de la ville, dans les urnes et au conseil municipal, avec 13 000 voix d’avance sur la droite sortante. Pourtant, je suis consternée par les manoeuvres de bas-étages de la droite battue, ne reculant devant rien pour conserver son pouvoir et déposséder les Marseillais de leur victoire, de leurs espoirs. Le risque est clair : celui d’une droite à la dérive, prête à tout, y compris se compromettre avec le Rassemblement National.
Demain, Marseille sera à la croisée des chemins, aucun choix dans l’hémicycle ne sera neutre. Par leur vote, les Marseillais ont dit leurs espoirs de changement, ils ont élu une équipe, validé notre projet et nous ont donné mandat pour le mettre en place au cours des 6 prochaines années. Ce projet, c’est celui d’une promesse : transformer Marseille, réduire les fractures trop nombreuses dans notre ville et proposer un plan d’avenir pour tous les habitants. Ce projet, c’est aussi celui d’une alternative qui met la priorité sur l’égalité de nos quartiers, du Nord au Sud, en appelant à un renouvellement des pratiques politiques. Ce sont des exigences que nous partageons avec Samia Ghali, ses colistiers, et les 2,89% des Marseillais qui ont voté pour son programme.
Pour faire de cet avenir une réalité, je suis convaincue que le rassemblement le plus large de la gauche, des écologistes et des citoyens est la solution. J’ai rencontré Samia Ghali et je lui ai redis mon ambition de faire des quartiers Nord une priorité. A quelques heures de l’élection de la maire, je lui renouvelle mon appel au rassemblement et ma volonté totale ainsi que celle de l’ensemble du Printemps Marseillais de les voir, elle et ses colistiers, prendre part à l’exécutif. Ils ont toute leur place dans cette équipe.
Mais je le dis avec gravité et détermination, l’avenir de Marseille ne doit pas se jouer autour d’une revendication individuelle. Je ne serais l’otage d’aucun chantage, je réfute ces pratiques bien éloignées des enjeux et j’invite Samia Ghali à faire de même.
En votant pour moi et pour les listes du Printemps Marseillais, les Marseillais ont affirmé leur envie de changement d’équipe et de méthode. Nous pouvons créer une unité municipale et une unité de projet, nous pouvons faire de grandes choses pour défendre les intérêts de tous les Marseillais, sans exception. »
Le contexte politique (provisoire) à J-1 de l’élection
Le Printemps Marseillais qui a fait élire 42 conseillers dimanche soir, doit encore trouver 9 voix pour espérer remporter la majorité absolue au conseil municipal qui compte 101 élus, et tente actuellement de convaincre Samia Ghali de lui apporter ses 8 sièges pour parvenir à s’en rapprocher un maximum. D’autant qu’en face, Martine Vassal avait récolté 39 sièges et compterait désormais les 3 voix de Bruno Gilles pour réunir les élus de la droite. Martine Vassal a en effet tenu hier après-midi une conférence de presse pour annoncer son retrait de l’élection du maire de Marseille, laissant à Guy Teissier (LR) le soin de la représenter et le soutien de Bruno Gilles, qui ne s’est pas exprimé publiquement.
Entre temps, hier soir, Lionel Royer-Perreaut (LR) a également annoncé sa candidature dissidente face à Guy Teissier, justifiant : “J’ai décidé d’être candidat à la fonction de maire samedi, parce que je ne peux pas soutenir la candidature de Guy Teissier, parce qu’il n’a pas été candidat et élu par les Marseillais pour être maire d’arrondissement, ni maire de Marseille. On ne peut pas transformer un déni démocratique en un autre déni démocratique, et je ne peux pas soutenir sa candidature parce que je sais qu’il y a des ententes avec le Front National“.